La 60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale (CBI) organisée à Santiago du Chili doit débuter aujourd'hui à 10 heures, heure locale (16h en France, 23h au Japon). Les débats seront intégralement diffusé (en anglais, français, espagnol ou japonais en fonction de la langue de l'intervenant) sur internet grâce au site Kujira Portal (cliquer ici pour accéder directement à la vidéo). Si la question de la chasse à la baleine vous intéresse, je vous invite à suivre les discussions de la CBI.
Cette 60e réunion est placée sous le signe de la réconciliation entre les deux blocs qui s'opposent au sein de la CBI. L'actuel président de la commission, l'Américain William Hogarth s'est donné pour mission durant son mandat qui prendra fin à l'issue de la 61e réunion, de remettre la CBI dans le droit chemin, la division actuelle l'empêchant d'adopter la moindre mesure de gestion du fait qu'aucun des deux camps en présence n'est capable d'obtenir la majorité des trois quarts nécessaire à cela.
Pour ce faire, une réunion intermédiaire avait été organisée au mois de mars dernier pour trouver des moyens de rétablir le dialogue. A cet effet, des spécialistes en négociations internationales tels que le Professeur Calestous Juma de la Harvard Kennedy School avaient été invités en tant que conseillers. A l'issue de cette réunion intermédiaire, une série de suggestions avaient été faites pour permettre de rétablir le dialogue telles que faire des efforts pour prendre des décisions par consensus, réduire l'usage du vote, créer de petits groupes de négociations, etc.
La situation actuelle de la CBI qui dure depuis l'adoption du moratoire sur la chasse commerciale à la baleine en 1982, n'est en aucun cas favorable aux deux camps. La chasse à la baleine continue d'être pratiquée en dehors du contrôle de la CBI. En outre, le Japon menace de quitter la commission si cette dernière ne peut pas remplir son mandat qu'est la conservation des espèces de baleines et la gestion de la chasse. Selon Kyodo News (et Bloomberg), a la différence des années précédentes, il a désormais fixé un ultimatum, n'écartant pas la possibilité de quitter la CBI ou de reprendre unilatéralement la chasse commerciale si aucun progrès ne devait être fait d'ici la fin de la 61 réunion qui doit se tenir à Madeira au Portugal. Cela dépendrait de la création d'un groupe de travail sur la chasse côtière au Japon.
Toutefois, les récentes déclarations de pays opposés à la chasse à la baleine tels que l'Australie, la Nouvelle Zélande ou l'EU laissent plutôt penser qu'aucune avancée ne sera faite lors des discussions de la CBI cette année. En fait, le Brésil, l'Argentine et d'autres pays sud-américains semblent préparer une proposition de sanctuaire baleinier dans l'Atlantique sud. Cette proposition inutile (aucune chasse à la baleine n'est pratiquée dans cette partie du monde) devrait à coup sûr démontrer la volonté des pays anti-baleiniers de continuer de détourner la CBI de son mandat et donc nuire aux efforts du président Hogarth.
A ce sujet, je vous invite à lire la tribune d'Eugène Lapointe, ancien secrétaire général de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) et actuel président de l'IWMC World Conservation Trust. Son analyse me semble pertinente. Ce documentaire donne aussi un bon aperçu de la situation de la Commission baleinière internationale. Vous pouvez également consulter les documents de la CBI, dont l'agenda de la réunion, ici.
lundi, juin 23, 2008
60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale - introduction
Publié par
isanatori
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