samedi, mars 03, 2007

"L'amour des baleines" de Greenpeace - 5 et 6

Les 22 février et 1 mars derniers, Greenpeace a diffusé deux nouveaux épisodes de son feuilleton internet intitulé "Whale-Love Wagon". Cette fois-ci, Yuki et Ivan nous emmènent à Muroto et rendent visite à un ancien canonnier (celui qui tire les harpons sur les baleines à bord d'un baleinier) qui s'est reconverti en opérateur de tourisme baleinier (whale-watching).

En arrivant à Muroto, les deux protagonistes "indépendants" de Greenpeace passent à côté du petit musée local dédié à l'histoire de la chasse à la baleine (Kiramesse Muroto - kujirakan isanogô) où se trouve un monument représentant une baleine à bosse. Pourtant, malgré tout l'intérêt qu'ils semblent avoir pour les baleines, Yuki et Ivan sont incapables de reconnaître de quelle espèce il s'agit. D'ailleurs, ils n'ont apparemment pas visité ce petit musée qui leur aurait permis de mieux connaître la relation des gens de Muroto avec les baleines.

Ils se rendent donc au domicile de M. Nagaoka Tomohisa (75 ans) qui a pris part aux campagnes de chasse à la baleine en Antarctique pendant 20 ans dont 16 en tant que canonnier. Après avoir montré diverses photos de cette époque, M. Nagaoka explique à Yuki et Ivan dans quelles conditions on chassait les baleines alors. Il mentionne notamment les systèmes de Whaling Olympics (Olympiades baleinières) et de Blue Whale Unit (Unité baleine bleue). Ces mesures mises en place par la Commission baleinière dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale établissaient un quota global (16.000-15.000 BWU jusqu'en 1962-63) pour toutes les nations calculé en fonction des équivalences de la quantité moyenne d'huile pouvant être extraite des différentes espèces de grands cétacés (sauf le cachalot). Il va sans dire que ces mesures qui n'ont été abolies respectivement qu'en 1962 et 1972, ont eu un effet désastreux sur les populations de grandes baleines.

Dans son entretien avec les deux jeunes gens, M. Nagaoka exprime son regret quant aux massacres qui ont eu lieu dans le passé. C'est un sentiment partagé par la plupart des gens qui ont pris part aux campagnes de chasse à la baleine à cette époque (années 1950-60). Selon certains témoignages, la concurrence entre les différentes flottes baleinières était telle que les baleiniers utilisaient parfois les cadavres des baleines comme "pare-chocs" pour gagner du temps et les carcasses ne pouvant être complètement dépecées étaient rejetées à l'eau. Heureusement, ce genre de chose ne peut plus se produire aujourd'hui.

M. Nagaoka profite désormais de l'excellente connaissance des cétacés qu'il a acquise durant sa carrière pour organiser des excursions de tourisme baleinier. C'est ce que les opposants à la chasse à la baleine promeuvent comme substitut à la chasse à la baleine. Il n'est donc pas étonnant que Greenpeace souligne le cas de M. Nagaoka. Mais outre le fait que le tourisme baleinier pose également des problèmes, il n'est pas forcément incompatible avec la chasse à la baleine comme l'indique Segi Shio dans un article publié en 2003 dans le bulletin de la CPS. En fait, il aurait été intéressant de savoir si M. Nagaoka mange de la viande de baleine.

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