L’ONG écologiste Greenpeace justifie son opposition à la chasse à la baleine par le fait que cette dernière ne pourrait être gérée de façon durable. Outre les problèmes environnementaux qui touchent non seulement les cétacés, mais aussi les autres formes de vie sur Terre, la rhétorique de Greenpeace se base principalement sur les erreurs passées de la gestion de la chasse à la baleine. Voyons à quel point cet argument est faux et éloigné de réalité actuelle.
Il est vrai que la chasse à la baleine a été principalement motivée durant de longs siècles par les profits que pouvaient engendrer le commerce de l’huile de baleine. Le meilleur exemple de ceci est sans aucun doute le système de calcul des quotas que la Commission baleinière internationale a utilisé jusqu’en 1972 : l’Unité de Baleine Bleue (Blue Whale Unit). A l’origine, ce système a été inventé dans les années 1930 par un cartel baleinier anglo-norvégien pour contrôler la production, et de fait les cours de l’huile de baleine. Il établissait des équivalences entre les différentes espèces de grands cétacés en fonction de la quantité moyenne d’huile qui pouvait en être tirée. Ainsi, 1 baleine bleue équivalait à 2 rorquals communs ou 2,5 baleines à bosse ou bien encore 6 rorquals de Rudolphi. Il va sans dire que ce système a favorisé le massacre des plus grandes espèces de cétacés, puisqu’elles étaient les plus rentables.
Un autre fait d’importance est le nombre de pays qui pratiquaient la chasse à la baleine jusque dans les années 1960. Plus d’une dizaine : le Japon, la Norvège, l’URSS, la Grande Bretagne, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas, l’Australie, la Nouvelle Zélande, etc. La plupart de ces Etats ne s’intéressaient qu’à l’huile de baleine, rejetant le reste de la carcasse à la mer. Il faut également préciser que la plupart de ces pays ont abandonné la chasse à la baleine parce que leurs industries baleinières n’étaient plus rentables du fait de la diminution des populations de grands cétacés et de l'apparition de produits moins chers dérivés du pétrole.
De nos jours, à part quelques communautés tels que les Inuits d’Alaska, chassant les cétacés pour des raisons de subsistence, seuls trois pays continuent à pratiquer la chasse à la baleine : le Japon, la Norvège et l’Islande. Tous trois le font pour la viande de baleine qui est destinée à la consommation humaine. Le Japon reprèsente certainement le principal marché pour ce type de produits, mais la demande est très faible dans l’archipel et ne concerne surtout que quelques petites communautés où la consommation de viande de baleine joue un rôle socioculturel important. En fait, les stocks de viande de cétacés obtenue par le biais de la chasse scientifique conduite en Antarctique et dans le Pacifique Nord ne cesse de s’accumuler et aurait atteint le chiffre de 4800 tonnes en été 2005. Du moins, c'est ce que Greenpeace déclare.
Quand on compare la situation passée et celle actuelle, on comprend facilement que les arguments fallacieux de Greenpeace ne tiennent pas la route. Les massacres d’autrefois ne peuvent en aucun cas recommencer. La demande en produits baleiniers est extrèmement faible et ne concerne que l’alimentation, et le nombre de pays opposés à la chasse dépasse largement celui des pays baleiniers au sein de la CBI. Greenpeace joue simplement avec les sentiments de l’opinion publique en essayant de créer un tableau inutilement alarmiste au sujet de la chasse à la baleine. Ce n’est ni plus ni moins que de la désinformation malhonnête déstinée à motiver les dons.
mardi, janvier 31, 2006
La rhétorique anti-baleinière de Greenpeace
Publié par
isanatori
Libellés : désinformation
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