mardi, septembre 02, 2008

Tour d'horizon de l'actualité baleinière de l'été 2008

Après un break d'un mois, je vous propose de reprendre ce blog en faisant un petit point sur ce qui s'est passé dernièrement autour de la question de la chasse à la baleine. Il y a notamment eu deux informations qui ont attiré mon attention : la reclassification de certaines espèces de baleines dans la Liste Rouge de l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) et la publication dans la revue scientifique Polar Biology d'une étude japonaise issue du programme de recherche sur les cétacés en Antarctique (JARPA).

Comme l'indique cet article de la BBC, l'IUCN, une organisation internationale regroupant de nombreux experts a annoncé au mois d'août qu'elle reclassait plusieurs espèces de cétacés dans sa Red List des espèces en dangers de disparition. L'attention s'est particulièrement portée sur les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) et les baleines franches australes (Eubalaena australis) qui sont passées de "Vulnérable" à "Moindre risque". Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du résultat de longues années de protection de ces deux espèces qui ont été intensivement chassée dans le passé. Notons que les baleines franches sont protégées depuis 1937 et les baleines à bosse depuis 1965, soit bien avant le moratoire adopté en 1982 par la Commission baleinière internationale.
Toutefois, il faut déplorer que d'autres espèces de cétacés telles que la baleine franche de l'Atlantique nord (Eubalaena glacialis) ou diverses sortes d'odontocètes comme le vaquita (Phocoena sinus) continuent d'être en danger critique, notamment à cause de la destruction de leur habitat naturel par les activités humaines.

En juillet dernier, la revue scientifique Polar Biology a publié une étude japonaise expliquant que la couche de graisse des rorquals de Minke (balaenoptera bonaerensis) avait diminué en moyenne de 9%, soit 18 kilos, en près de vingt ans. Intitulé "Decline in energy storage in the Antarctic minke whale (Balaenoptera bonaerensis) in the Southern Ocean" vient des résultats du programme de recherche (JARPA) conduit par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) entre 1987 et 2005. Selon les auteurs, il est possible que l'augmentation du nombre de baleines à bosse qui se nourrissent également de krill antarctique soit à l'origine de cet amaigrissement des rorquals de Minke qui se verraient forcés à chercher leurs proies plus près du continent antarctique, dans la banquise (pack ice).
Malgré l'intérêt scientifique de cette étude, les détracteurs des programmes de recherche japonais semblent se lamenter sur le fait qu'une revue scientifique à comité de lecture l'ait publiée. Un certain John Hocevar de Greenpeace déclare même que "il n'est pas nécessaire de tuer des baleines pour les étudier", des méthodes plus modernes pouvant permettre de comptabiliser les baleines et mesurer leur épaisseur de graisse sans les tuer. Et bien, il ne reste plus à Greenpeace qu'à nous démontrer ça...

Outre ces deux informations, on peut noter que les autorités japonaises ont demander des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de trois activistes de Sea Shepherd qu'ells accusent d'avoir attaqué un navire de recherche nippon dans la mer de Ross en février 2007.
Concernant la viande exportée par l'Islande et la Norvège vers le Japon, Greenpeace semble se soucier de l'état de fraîcheur de celle-ci... mais les gens de cette ONG ne paraissent pas connaître l'existence de congélateurs.
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