vendredi, mai 30, 2008

Le plus grand squelette complet de baleine franche

Aujourd'hui, je me suis rendu sur le campus de Shinagawa de l'Université de sciences et technologies marines de Tôkyô (Tôkyô kaiyô daigaku 東京海洋大学). Là se trouve une galerie consacrée au squelette d'une baleine franche du Pacifique nord (Eubalaena japonica). Il s'agit d'un mâle de 17,1 mètres de long pour un poids de 67,2 tonnes (sans les fluides corporels), en faisant le plus grand squelette complet de baleine franche au monde. Il a été capturé le 22 août 1961 au large de l'île Kodiak (Alaska) dans le cadre d'un programme de recherche sur les baleines franches du Pacifique nord conduit par l'Institut japonais de recherche sur les baleines en accord avec l'article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine.

Le programme a été conduit entre 1956 et 1968, et vu la capture de 13 spécimens. En 1961, trois baleines ont été prélevées avec la coopération de la flotte du Kyokuyô-maru appartenant à la compagnie baleinière Kyokuyô Hogei. Les squelettes de deux des trois baleines ont été offert par l'Institut japonais de recherches sur les baleines à l'Université des pêches de Tôkyô (actuelle Université de sciences et technologies marines de Tôkyô) et au Smithsonian National Museum of Natural History en 1965. L'actuelle galerie où est esposé le squelette a été ouverte en avril 2006 lorsque l'Université de sciences et technologies marines de Tôkyô a changé de statut. Il s'agit d'une annexe du Musée des sciences de la pêche de l'université qui en libre accès au publique.

Pour l'anecdote, dans son livre Kujira wo otte hanseiki 「クジラを追って半世紀」 (Un demi-siècle à la poursuite des baleines), Ohsumi Seiji qui a participé au programme de recherche en 1961, explique que les testicules du mâle exposé sur le campus de Shinagawa pesaient respectivement 520 kg (gauche) et 452 kg (droite). Il précise également que du sperme gouttait du pénis de l'animal, laissant penser que les baleines franches du Pacifique nord se reproduisent aussi en été. Il existe trois espèces de baleines franches : la baleine franche de l’Atlantique Nord (Eubalaena glacialis), la baleine franche australe (Eubalaena australis) et la baleine franche du Pacifique nord. Elles sont protégées depuis 1936, mais seules celles de l'hémisphère sud montrent des signes de recouvrement. Les résultats des recherches conduites par l'Institut japonais de recherche sur les baleines ont été présentés dans un rapport publié en 1969.

Cette galerie est la même que celle visitée par les deux membres du "Whale-love Wagon".
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dimanche, mai 18, 2008

La Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine - 3

Je vous propose de continuer notre examen de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB), texte fondateur de la Commission baleinière internationale (CBI). Nous avons vu précédemment l'introduction et les deux premiers articles ainsi que les articles 4 et 3. Cette fois, je vous propose une traduction des articles 5, 6 et 7.

Les articles 6 et 7 sont d'importance mineure, mais l'article 5 est probablement le plus important de la Convention puisqu'il régit les règles concernant la chasse telles que les moratoires, sanctuaires, etc. Ces règles sont inscrites dans l'annexe de la Convention appelée ici Réglement ("Schedule" en anglais). Il important de noter les conditions entourant la mise en place de ces règles.

Article 5
1. La Commission pourra, de temps à autres, amender les dispositions du Règlement en adoptant des règles relatives à la conservation et à l’utilisation des ressources baleinières, désignant (a) des espèces protégées et des espèces non protégées ; (b) des saisons durant lesquelles la chasse est ouverte ou fermée ; (c) des eaux où la chasse est permise ou interdite, y compris des zones de sanctuaire ; (d) des limites de tailles pour chaque espèce ; (e) des périodes, des méthodes et l’ampleur de la chasse (y compris le nombre maximal de baleines qui pourra être pris au cours d’une saison) ; (f) des types et spécifications des équipements, appareillages et dispositifs qui pourront être utilisés ; (g) des méthodes de mesure ; et (h) des informations sur les captures et autres rapports statistiques et biologiques.

2. Ces amendements du Réglement (a) seront ceux nécessaires à la mise en œuvre des objectifs et buts de cette Convention et pour permettre la conservation, le développement et l’utilisation optimale des ressources baleinières ; (b) seront basés sur des conclusions scientifiques ; (c) n’induiront pas de restrictions sur le nombre ou la nationalité des navires-usines ou stations terrestres, ni n’alloueront de quotas spécifiques à aucun navire-usine ni aucune station terrestre ni groupe de navires-usines ou de stations terrestres ; et (d) prendront en considération les intérêts des consommateurs de produits baleiniers ainsi que ceux de l’industrie baleinière.

3. Chacun de ses amendements devra prendre effet à l’égard des Gouvernements contractants quatre-vingt-dix jours après sa notification par la Commission à chacun des Gouvernements contractants, excepté que (a) si un Gouvernement présente à la Commission une objection à un amendement avant l’expiration de cette période de quatre-vingt-dix jours, l’amendement ne prendra pas effet à l’égard des Gouvernements contractants pour quatre-vingt-dix jours supplémentaires ; (b) un autre Gouvernement contractant pourra alors présenter une objection à l’amendement avant l’expiration de la période supplémentaire de quatre-vingt-dix jours, ou bien avant trente jours suivant la date de réception de la dernière objection reçue durant cette période supplémentaire de quatre-vingt-dix jours, laquelle des deux dates sera la date à échoir ; et (c) par la suite, l’amendement prendra effet à l’égard de tous les Gouvernements contractants qui n’ont pas présenté d’objection, mais ne prendra pas effet à l’égard de tous Gouvernement qui a ainsi objecté avant la date à échoir et ce tant que l’objection n’aura pas été retirée. La Commission notifiera à chaque Gouvernement contractant chaque objection et retrait immédiatement à sa réception et chaque Gouvernement accusera réception de chaque notification d’amendement, d’objection ou de retrait.

4. Aucun amendement ne prendra effet avant le 1er juillet 1949.

Article 6
La Commission pourra de temps à autres faire des recommandations à l’un, plusieurs ou l’ensemble des Gouvernements contractants sur toutes questions relatifs aux baleines ou à la chasse à la baleine et aux objectifs et buts de cette Convention.

Article 7
Les Gouvernements contractants assureront la prompte transmission au Bureau internationale de statistiques baleinières à Sandefjord en Norvège, ou à tout autre organisme que la Commission pourra désigner, des notifications et informations statistiques ou autres nécessaires à cette Convention selon les formes et la manière préscrites par la Commission.


Nous avions vu qu'une majorité des trois quarts était requise pour qu’une décision puisse être adoptée en vertu de l’article 5 (cf. article 3). L'article 5 précise qu'il faut également que les amendements soient "basés sur des conclusions scientifiques" (§ 2.b) et qu'ils prennent "en considération les intérêts des consommateurs de produits baleiniers ainsi que ceux de l’industrie baleinière" (§ 2.d). Il se trouve que le moratoire et le sanctuaire de l'océan du Sud actuellement en vigueur ne respectent pas ces deux conditions. Je reviendrai sur les circonstances dans lesquelles ces amendements ont été pris une autre fois.

A suivre.....lire la suite>>

vendredi, mai 16, 2008

Petits pois et bacon de baleine

Malgré le titre, il ne s'agit pas d'une recette de cuisine. Le scoop de la semaine c'est Greenpeace Japan portant plainte contre 12 membres d'équipage du Nisshin-maru, navire-usine de la flotte de recherche japonaise sur les cétacés qui est rentrée d'Antarctique le mois dernier, pour traffic de viande de baleine. Pour prouver cela, des membres de l'ONG ont subtilisé un colis dans un entrepôt d'une société de transport à Aomori, dans le nord de l'île principale de Honshû.

L'Agence des pêches japonaise a demandé à la société Kyôdô Senpaku à laquelle appartiennent les 12 membres d'équipage de mener une enquête sur cette affaire. Cette dernière aurait cependant declaré qu'il était de coutume d'offrir aux membres d'équipage de la viande de baleine gratuitement en remerciement de leurs efforts. En fait, cette pratique existe depuis longtemps puisque bien avant la mise en place du moratoire, les employés des sociétés baleinières recevaient de la viande de baleine qu'ils offraient ensuite à des proches ou amis en échange de dons sous forme d'alcool. Cette coutume permettait de lier les baleiniers à leurs communautés.

Toutefois, il est possible que des membres d'équipage aient profité de ce système pour vendre de la viande de baleine au marché noir. Dans ce cas là, les responsables devront être punis. Cela souligne aussi l'effet néfaste du moratoire qui crée une demande plus forte que l'offre. Si la chasse commerciale à la baleine était réautorisée, cela empêcherait les fraudes.

Greenpeace Japan risque d'avoir des ennuis du fait de la façon dont ils se sont emparés de leur "pièce à conviction". Ils sont en effet entrés par effraction dans l'entrepôt de la société de transport Seinô et ont subtilisé l'un des colis après l'avoir ouvert. L'un de leurs responsables aurait même reconnu avoir goûté de la viande de baleine pour vérifier. Ceci s'apparente à du vol et la société Seinô a porté plainte auprès de la police. Greenpeace Japan considère que ce n'est pas du vol car leur but était d'obtenir une preuve, mais plusieurs juristes japonais ont déclarés que cet acte n'était pas légal. Affaire à suivre.

("Greenpeace" et "petits pois" se disent de la même manière en japonais : guriinpiisu グリーンピース)
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mercredi, mai 14, 2008

La nécessité de conduire des recherches sur les cétacés en Antarctique et définition d’une nouvelle chasse à la baleine

Suite à l'opinion de Morishita Jôji, un nouvelle article a été publié dans la rubrique "geiron-tôron" du site Kujira portal. Il s'agit cette fois de l'opinion du Professeur Ohsumi Seiji, cétologue japonais et, jusqu'à l'année dernière, membre de la délégation scientifique japonaise à la Commission baleinière internationale.
Né en 1930, Ohsumi (Kitamura) Seiji a commencé à s'intéresser à la cétologie dans les années 1950 et est titulaire d'un doctorat en biologie obtenu à l'Université de Tokyo en 1958. Il a travaillé pour l'ancien institut de recherche sur les cétacés et d'autres organismes scientifiques, participant à de nombreux travaux et études sur les cétacés, notamment sur les méthodes de détermination de l'âge des cétacés.

La nécessité de conduire des recherches sur les cétacés en Antarctique et définition d’une nouvelle chasse à la baleine
Ohsumi Seiji (conseiller, Institut japonais de recherche sur les cétacés), 10 avril 2008

« Pourquoi le Japon a-t-il besoin de conduire des recherches sur les cétacés jusqu’en Antarctique ? » – C’est une question qui revient souvent, non seulement de la part des organisations opposées à la chasse à la baleine, mais aussi de gens qui s’intéressent sérieusement à ce problème. Pour y répondre, il est d’abord nécessaire de savoir que les mers autour de l’Antarctique sont la réserve mondiale en ressources baleinières.
Ce fait devient évident lorsqu’on additionne les chiffres des statistiques baleinières internationales quant aux nombres de cétacés capturés dans les océans du monde à l’aide de techniques modernes entre 1933 et 1978, époque d’or de la chasse à la baleine malgré la trêve qu’a offert la Seconde Guerre Mondiale.
En tout 1.909.000 baleines ont été capturées, parmi lesquelles 57% dans l’océan Austral, 19% depuis des stations installées sur les côtes de l’hémisphère sud, c’est-à-dire les mêmes ressources que dans l’océan Austral, 22% dans le Pacifique nord et 2% dans l’Atlantique nord. Il est alors clair que les captures effectuées dans l’hémisphère sud représentaient 76% des prises mondiales. Les cétacés de l’hémisphère sud étant plus grands que ceux de l’hémisphère nord, la proportion est d’autant plus importante si on considère la biomasse des baleines capturées.
(Note : biomasse = quantité indiquant en poids ou en énergie la quantité globale des matières organiques existant dans un espace arbitraire)

Au fur et à mesure que les épaisses glaces recouvrant le continent antarctique se déplacent vers la mer, une profusion de sels nutritifs transportés dans l’eau lorsque les glaciers effritent les rochers, et la vive lumière qu’émet le soleil lorsqu’il commence à apparaître au printemps, permettent au phytoplancton de se propager rapidement et au zooplancton tel que le krill qui s’en nourrit de proliférer, rougissant l’océan. A cette saison, les cétacés devenus maigres après avoir élevé leurs petits sans se nourrir dans les mers chaudes migrent en grand nombre vers l’océan Austral en quête d’importante quantité de nourriture. Ils grossissent alors en avalant de grands volumes de nourriture et se préparent à la période de reproduction hivernale.
Ainsi, les mers entourant l’Antarctique qui sont les plus productives en vie marine parmi les océans du monde, étaient autrefois et sont encore de nos jours où les principales ressources baleinières ont recouvré leurs niveaux, la réserve mondiale en cétacés.

On craint de nos jours que les ressources pétrolières ne s’épuisent au cours de ce siècle. Contrairement aux ressources minérales qui, comme le pétrole, diminuent au fur et à mesure qu’on les utilise, les ressources vivantes comme les cétacés sont renouvelables, et si exploitées dans la limite de leur reproductivité, peuvent être utilisées à long terme sans les épuiser. En outre, les ressources minérales peuvent être préservées si on ne les utilisent pas, mais négliger les ressources vivantes en ne les utilisant pas revient à ne pas exploiter le potentiel de renouvellement de la nature et donc à du gâchis.
Les baleines qui sont gigantesques et fournissent de la viande et de la graisse de bonne qualité font partie des ressources vivantes marines. Le moratoire sur la chasse à la baleine que la CBI maintient depuis une vingtaine d’année est une mesure extrêmement illogique et inacceptable d’un point de vue de l’utilisation du potentiel de la nature.

En 1948, la Commission baleinière internationale (CBI) a été établie en tant qu’organe exécutif de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB). A ses débuts, le comité scientifique (CS) dont les travaux de recherche sur les ressources baleinières étaient encore à un stade préliminaire, était dans l’incapacité de fournir des recommandations claires quant aux mesures de gestion des populations de baleines. Pour cette raison, il est certain que la CBI a longtemps maintenu des mesures à courtes vues et que les principales ressources baleinières ont remarquablement diminué.
Cependant, avec le développement des recherches sur les populations de cétacés, le CS a été en mesure de faire des recommandations avec assurance à partir des années 1960. Malgré cela, la CBI a ignoré l’avis du CS et adopté un moratoire sur la chasse à la baleine commerciale en 1982 pour des raisons politiques. La CBI a alors invoqué « le manque de connaissances sur les populations de baleines » comme raison.

Le gouvernement japonais a lancé en 1987 un programme de recherche sur les cétacés dans l’océan Austral pour approfondir les connaissances sur les ressources baleinières et ainsi faire lever le moratoire. Si le Japon cherchait à faire lever le moratoire en limitant ses recherches à ses propres eaux, il ne fait aucun doute que le camp anti-baleinier rétorquerait que le moratoire étant global, il ne peut être levé tant que la situation des cétacés des mers autour de l’Antarctique, réserve mondiale des ressources baleinières, n’a pas été mise au clair.

De nos jours où l’explosion démographique mondiale continue et où le réchauffement planétaire reste une source d’inquiétudes, laissant prévoir une prochaine crise alimentaire mondiale, grandes sont les attentes quant au potentiel de renouvellement des organismes vivant dans les océans qui couvrent trois quarts de la surface terrestre. La nécessité d’utiliser globalement et de façon durable les différents constituants d’un écosystème est désormais signalée.
Dans ce contexte, on ne peut accepter de ne pas utiliser et de négliger les cétacés qui se trouvent au sommet des écosystèmes marins, et la situation internationale rend inévitable de reprendre la chasse à la baleine en Antarctique, réserve en ressources baleinières, en préparation d’une crise alimentaire mondiale.
Par conséquent, le camp anti-baleinier qui essaie de prévenir ceci devrait être dénoncé au nom des peuples qui souffrent de la famine.

Les hommes ont la responsabilité de restaurer l’écosystème de l’océan Austral qu’ils ont eux-mêmes modifié.
Seuls le Japon et l’Union soviétique ont pratiqué la chasse à la baleine en Antarctique jusqu’au bout, mais l’ancien régime soviétique s’étant effondré, le Japon qui conserve les équipements de chasse et de dépeçage ainsi que les des techniciens expérimentés nécessaires à la mise en œuvre de programmes de recherche efficace incluant la capture d’animaux, est l’unique pays capable de conduire des recherches et études pour contrôler les populations de baleines.

Heureusement, le Japon qui désire reprendre la chasse à la baleine joue un rôle important dans l’intérêt international en conduisant actuellement des recherches létales sur les cétacés. Le fait que la CBI soit en mesure de poursuivre son programme international d’observation des cétacés depuis 1978 et de donner des résultats scientifiques est aussi dû à la mise en place par le Japon d’un programme scientifique comportant la capture de spécimens. Sans cela, le Japon serait incapable de fournir d’excellents navires et équipages, et un programme de l’envergure de celui de la CBI n’aurait pas vu le jour.

Nous avons jusqu’à maintenant mûrement réfléchi aux erreurs de la chasse commerciale du passé et pris les mesures nécessaires. La chasse à la baleine qui devrait être autorisée ne sera en aucun cas un retour à la chasse commerciale d’autrefois. Cette nouvelle chasse baleinière sera conduite selon une procédure gérant de manière sûre l’ensemble de l’écosystème marin et utilisera pleinement les baleines pour l’alimentation. Elle devra être une chasse de gestion des ressources conduite en même temps que des programmes de recherche semblables à ceux décrits par l’article VIII de la CIRCB. Si cette nouvelle chasse à la baleine devait commencer, les ressources baleinières de l’océan Austral, réserve mondiale, serait utilisées comme patrimoine commun de l’humanité, et les produits et profits de cette chasse contribueraient grandement à l’amélioration du bien-être des humains.

Voici ce que je propose concrètement concernant la manière dont devrait être conduite cette nouvelle chasse baleinière en Antarctique.
Tout d’abord, l’actuelle CIRCB serait abrogée et une organisation internationale de gestion des ressources baleinières en Antarctique (IAEMO) serait créée. L’organisme scientifique (SSO) qui en dépend calculerait les quotas de chasse pouvant être supportés par les cétacés sur la base de la théorie des écosystèmes et présenterait ses recommandations à l’IAEMO. L’IAEMO déterminerait alors les quotas de chasse par espèces et par stocks sur la base des recommandations du SSO et les mettrait aux enchères entre les pays membres. Les pays ayant obtenus les quotas auraient pour devoir de conduire la chasse à la baleine en Antarctique, et en respect des réglementations établies par l’IAEMO, auraient également pour devoir de conduire les recherches définies par le SSO tout en opérant de façon à exploiter entièrement les carcasses des baleines capturées, et ce principalement pour l’alimentation. L’IAEMO mandaterait et enverrait des inspecteurs internationaux auprès de chaque opérateur baleinier. L’IAEMO utiliserait les fonds recueillis grâce à la mise aux enchères des quotas à la fois pour l’envoi des inspecteurs internationaux et aussi pour le bien-être des hommes comme en soutenant des programmes alimentaires.(...)
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mercredi, mai 07, 2008

Programme de recherche international IDCR/SOWER

J’ai précédemment évoqué le départ d’un bateau japonais, le Shônan-maru No.2 du port de Fremantle (Australie) en décembre dernier pour conduire un programme de recherche sur les cétacés de la CBI. Il me semble nécessaire de préciser un peu en quoi ce programme consiste et quelle est son importance dans les travaux de la Commission baleinière internationale.

En 1972, les Etats-Unis ayant réussi à faire passer une résolution de moratoire de 10 ans sur la chasse à la baleine lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement à Stockholm, ils ont fait pour la première fois la même proposition lors de la réunion plénière de la CBI. Toutefois, le comité scientifique de la Commission baleinière internationale a alors jugé que cette proposition de moratoire n’était pas justifié scientifiquement et a donc plutôt recommandé que les pays membres coopèrent à un programme de recherche intensive sur les cétacés de dix ans. La proposition américaine de moratoire fut par conséquent rejetée par la CBI et des discussions quant à un plan de recherche commencèrent.

Cette période correspond également avec le début de la chasse des rorquals de Minke dans l’océan Austral par le Japon (1971/1972) et l’URSS (1972/1973). Il est donc normal que cette espèce, dont les populations n’étaient pas bien connues, se soit retrouvée au centre des discussions. Prenant ces problématiques en considération, le scientifique américain P. B. Best a mis au point un programme de recherche international lors de la réunion de la CBI en 1978. Ce programme fut nommé IDCR (International Decade for Cetacean Research) et soutenu par le gouvernement du Japon.

Le programme IDCR consiste principalement à observer les baleines rencontrées par des navires baleiniers (sans canon lance-harpon) mis à la disposition de la CBI par le Japon (et l’URSS entre 1980/81 et 1986/87) afin d’en évaluer le nombre. Les croisières ont lieu durant l’été austral et successivement dans l’une des six zones définies par la CBI autour du continent antarctique (voir image), en dessous du 60e parallèle Sud. Il faut donc six ans pour en faire le tour, c’est-à-dire pour compléter une croisière circumpolaire (CP). A bord de chaque navire se trouvent l’équipage du pays d’origine et une équipe internationale de chercheurs.

Le programme IDCR a débuté en 1978/1979 et a été renommé programme SOWER (Southern Ocean Whale and Ecosystem Research) en 1996, incluant de nouveaux éléments dont notamment l’observation des baleines bleues. Trois croisières circumpolaires ont déjà été effectuées : CPI (1978/1979 – 1983/1984), CPII (1985/1986 – 1990/1991) et CPIII (1991/1992 – 2004/2005). En 1990, le comité scientifique de la CBI a calculé une estimation des populations de rorquals de Minke dans l’hémisphère sud sur la base des résultats des observations faites lors de l’IDCR/SOWER. L’estimation approximative était d’environ 761.000 animaux (entre 510.000 et 1.140.000 avec un taux de confiance de 95%).

Cependant, comme je l’ai évoqué lors de mon compte-rendu des débats de la 58e réunion plénière de la CBI, le comité scientifique a trouvé une grande différence entre les estimations basées sur la première et la seconde croisières circumpolaires d’une part, et la troisième croisière d’autre part. Les estimations obtenues en combinant deux méthodes de calcul sont respectivement 594.000 (CPI), 769.000 (CPII) et 362.000 (CPIII). Il faut également prendre en compte le fait que les navires du programme IDCR/SOWER ne vont pas au nord du 60e parallèle Sud et ne peuvent pas accéder aux zones au-delà de la banquise autour du continent antarctique. Les observations sont donc négativement biaisée.

Après avoir beaucoup travaillé sur les raisons de cette différence, le comité scientifique de la CBI devrait donner de nouvelles estimations pour les populations de rorquals de Minke antarctiques dans l’hémisphère sud lors de la prochaine réunion si l’on en croit les récentes déclarations d’un quotidien australien. Les opposants déclareront sans doute que le rorqual de Minke antarctique est menacé, mais il ne s’agit aucunement d’une diminution brutale du nombre d’animaux.

En fait, ces écarts montrent une chose. Le programme IDCR/SOWER basé principalement sur l’observation des cétacés ne suffit pas à donner une vision précise de l’état des stocks de baleines. Les programmes japonais JARPA2 (Antarctique) et JARPN2 (Pacifique nord-ouest) permettent d’obtenir bien plus de paramètres biologiques sur les cétacés. A noter que le Japon contribue grandement à la recherche sur les cétacés par le biais des programmes IDCR/SOWER, JARPA2 et JARPN2.
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lundi, mai 05, 2008

L'histoire de la chasse à la baleine au Japon - 7

Les succès de Tôyô Gyogyô vont amener d’autres entrepreneurs à se lancer dans l’industrie baleinière. Ces nouvelles sociétés vont d’abord se tourner vers les anciennes communautés baleinières, profitant de l’existence de savoir-faire et d’une tradition entourant la consommation de produits issus des cétacés. Ainsi, la ville de Taiji qui a essayé à plusieurs reprise de redonner vie à sa tradition de chasse à la baleine après la tragédie de 1878, va accueillir avec ferveur l’installation de bureaux par Tôyô Gyogyô en 1905, bientôt suivie par d’autres sociétés telles que Teikoku Suisan 帝国水産 ou Daitô Gyogyô 大東漁業. En mars 1906, s’intéressant au potentiel qu’offre le littoral faisant face à l’Océan Pacifique, Tôyô Gyogyô ouvre des bases à Chôshi et Tateyama (préfecture de Chiba), ainsi qu’à Ayukawa (Miyagi) qui deviendra plus tard le port de chasse côtière le plus important du Japon.

Cependant, cette fièvre de la chasse à la baleine va avoir des inconvénients. En effet, on compte 12 sociétés et 28 bateaux opérant au Japon en 1908, et cette situation menace directement le prix des produits baleiniers. Pour remédier à ceci, un syndicat de l’industrie baleinière, le Nihon Hogeigyô Suisan Kumiai 日本捕鯨業水産組合, va être fondé en 1908 à l’initiative de Tôyô Gyogyô. L’année suivante, par un ordre du ministère de l’Agriculture et du Commerce est établie la Loi de réglementation de la chasse à la baleine (geigyo torishimari kisoku 鯨漁取締規則) qui rend nécessaire l’obtention de permis de chasse et limite le nombre total de navires à trente. La loi déterminant également les secteurs et les saisons de chasse, ainsi que la taille des cétacés pouvant être capturés, on peut dire qu’il s’agit là des premières mesures visant à réglementer l’industrie baleinière et à protéger les populations de baleines au Japon.

L’effet de cette loi ne se fait pas attendre, et dès 1909, les quatre plus grandes sociétés que sont Tôyô Gyogyô, Nagasaki Hogei 長崎捕鯨, Dainihon Hogei 大日本捕鯨 et Teikoku Suisan fusionnent et absorbent deux autres compagnies (Tôkai Gyogyô 東海漁業 et Taiheiyô Gyogyô 太平洋漁業) pour former Tôyô Hogei 東洋捕鯨. Celle-ci monopolise deux tiers des baleiniers et opère depuis une vingtaine de stations baleinières, ce qui lui permet d’obtenir de très bons résultats dès la première année avec 897 cétacés tués. Bien que la majorité des postes de canonniers sera occupée par des Norvégiens jusqu’au début des années 1920, les méthodes de chasse moderne sont désormais bien assimilées par les compagnies baleinières japonaises et le rayon d’action de ces dernières va considérablement s’étendre.

Ainsi, les secteurs de chasse situés au large du Hokuriku, de Hokkaidô et de Sakhaline sont ouverts entre 1911 et 1915. Cependant, les activités des baleiniers ne seront pas sans créer quelques frictions avec les pêcheurs de ces régions du fait de croyances populaires assimilant les baleines tel qu'en 1911 dans le port de Same (aujourd'hui ville de Hachinohe). Les sociétés baleinières réussiront néanmoins à s’intégrer et à exploiter le très fort potentiel qu’offre le nord de l’archipel nippon. En effet, dès les années 1930, le Hokuriku et Hokkaidô représenteront les trois quarts des prises de cétacés.

Outre le nord, les baleiniers japonais vont également ouvrir les zones de chasse en Mer Jaune (mer située entre la Chine et la péninsule coréenne), au large de la côte ouest de la péninsule coréenne, autour de Taiwan ainsi que dans les îles Ogasawara entre 1915 et 1920. Cette avancée des baleiniers nippons n’est d’ailleurs pas sans relation avec la volonté stratégique du gouvernement japonais d’étendre son influence sur les pays voisins. Il s’agit sans aucun doute de la même politique que celle qui avait permis à Oka Jûrô de créer sa compagnie de chasse à la baleine en 1899.

Avec le début des opérations de chasse dans l’archipel des Kouriles à la fin des années 1920, les baleiniers japonais bénéficient d’un terrain de chasse immense qui s’étend sur plus de 4000 kilomètres du nord au sud. Celui-ci permet de changer de secteur tout au long de l’année, faisant de la chasse à la baleine une activité ne connaissant pas de trêve annuelle. L’été, les compagnies chassent dans le nord, alors que l’hiver, les activités se concentrent dans le sud.

Les baleines ne connaissant pas de répit, il n’est pas étonnant que certaines populations, notamment les rorquals bleus et les rorquals communs, aient commencé à décliner, bien que le nombre moyen de cétacés capturés tous les ans soit resté stable. Le nombre total de navires pouvant opérer sera d’ailleurs réduit en 1934, passant de 30 à 25, mais cette limitation finira par être levée en 1937. Les années 1930 voient l’émergence de trois grandes compagnies baleinières qui détiennent le monopole de la chasse côtière aux grands cétacés (CCGC) : Nihon Suisan 日本水産 (Nissui 日水) qui est issue de la fusion de Nihon Hogei 日本捕鯨 (elle-même issue d’une fusion entre Tôyô Hogei et Nihon Sangyô 日本産業 en 1934) avec une grande compagnie de pêche, Kyôdô Gyogyô 共同漁業 ; Taiyô Hogei 大洋捕鯨 ; et Kyokuyô Hogei 極洋捕鯨.

Cependant, moins de quarante ans après l’introduction des méthodes de chasse norvégienne, le terrain de chasse autour du Japon est devenu trop petit pour l’appétit des baleiniers nippons, et c’est une nouvelle révolution technique qui va donner l’occasion à l’industrie baleinière japonaise de continuer son expansion.

A suivre...
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vendredi, mai 02, 2008

Patrimoine spirituel baleinier de Kayoi

Je me suis récemment rendu dans le port de Kayoi situé sur l'île d'Omijima, dans la ville de Nagato (département de Yamaguchi). Là se trouvent divers vestiges, à la fois tangibles et intangibles, de la chasse à la baleine qui était pratiquée à Kayoi jusqu'à la fin du 19e siècle. J'ai d'ailleurs évoqué les chants baleiniers transmis aux élèves de l'école primaire locale dans un précédent article. Intéressons-nous d'abord à l'histoire de la chasse à la baleine à Kayoi.

Bien avant que la chasse à la baleine ne s'organise, les villages de la région de Kitaura, au nord de la province de Nagato, se disputaient déjà les bénéfices des baleines échouées sur la côte. C'est en 1616 que la chasse à la baleine pratiquée à l'aide de harpons aurait commencé dans la baie de Setozaki (aujourd'hui Senzaki, ville de Nagato). Les bénéfices de cette chasse aurait été taxés par les autorités du fief de Nagato à hauteur de 10% selon un document de 1657. Ce type de chasse a duré jusqu'en 1671, soit 55 ans, avant d'évoluer vers une forme de chasse baleinière utilisant à la fois harpons et filets.

Cette nouvelle technique sera d'abord pratiquée à Setozaki et Kayoi, profitant des particularités géographiques de l'île d'Omijima, à l'aide de filets en cordes de paille. Cependant, ces derniers étant souvent déchirés par les baleines, ils seront remplacés en 1677 par des filets en cordes de chanvre avec le soutien du fief de Nagato. Notons que cette innovation technologique semble s'être faite indépendamment de l'introduction de filets dans la chasse à la baleine à Taiji à la même période.

Cette forme de chasse à la baleine va petit à petit s'étendre à d'autres villages de la région de Kitaura tels que Kawajiri à l'Ouest d'Omijima. Cependant, les kujiragumi vont connaître de plus en plus de difficultés à partir du milieu du 19e siècle, probablement du fait des opérations de nombreux baleiniers occidentaux au large des côtes du Japon à cette époque. Le kujiragumi de Kayoi se voit ainsi forcé d'emprunter de l'argent au fief de Nagato dans les années 1860 pour maintenir ses activités. Bien que ce dernier ait souvent apporté son soutien au kujiragumi de Kayoi, il ne pourra fournir qu'un tiers de l'argent demandé en 1867 du fait de son engagement contre le shogounat pour restituer le pouvoir de l'empereur. Les kujiragumi de la région mettront progressivement un terme à leurs activités dans les années 1890.

L'un des aspects les plus intéressants de la chasse à la baleine au Japon est sa dimension spirituelle, et ceci est particulièrement flagrant à Kayoi. L'influence du bouddhisme, notamment celui de la secte Jôdô-shû y est importante. Le bouddhisme interdit de tuer des animaux, mais reconnaît toutefois la nécessité de se nourrir de la chair de poissons (et de baleines) pour survivre. Pour absoudre ce péché, les gens de Kayoi ont donc commencé à organiser des rituels et à ériger des monuments pour le repos des âmes des baleines et des poissons. C'est ainsi qu'en 1679, le prêtre du temple Kôganji, San.yo Shônin V décide de se retirer de ses fonctions et de s'isoler dans un ermitage appelé Seigetsu-an où il s'adonne à des prières pour le repos des âmes des baleines capturées.

Plus tard, en 1692, il demandera aux dirigeants du kujiragumi d'ériger une tombe en granite, kujira-baka, où seront enterrés les foetus retrouvés dans le ventre de baleines capturées par les gens de Kayoi. Sur la tombe, on peut lire les inscriptions "南無阿弥陀仏 (Namu Amida-butsu)" en prière au Bouddha, et "業尽有情 雖放不生 故宿人天 同証仏果 (Gô-tsukishi ujô hanatsu to iedomo shôsezu, yueni ninten ni yadoshite onajiku butsuka wo shôseshimen)". Cette dernière exprime le regrets des pêcheurs : "Vos vies de baleines se sont terminées en même temps que celles de vos mères par notre faute, mais il n'était pas dans notre but de capturer des foetus. Nous aimerions vous laisser retourner à la mer, mais il vous y serait impossible de survivre seuls. Nous prions pour que vous puissiez, pauvres enfants, obtenir la charité de Bouddha en compagnie des hommes selon nos coutumes, renoncer à la vanité de toutes choses et atteindre l'éveil." La tombe est orientée vers la mer, en direction de l'Ouest, pour permettre aux baleines qui y sont enterrées de contempler l'endroit où elles auraient dû naître et grandir.

Il existe également une tablette funéraire, kujira-ihai 鯨位牌 où figurent les mêmes inscriptions que sur la tombe, et un registre funéraire en quatre volumes dit keigei-kakochô 鯨鯢過去帖 dédié aux baleines où sont inscrits leurs noms posthumes (kaimyô 戒名), la date de leur capture, l'espèce, le nom des pêcheurs. La pratique consistant à donner des noms posthumes était généralement réservée aux hommes. Il s'agit donc là d'un cas rare, si ce n'est unique pour la période d'Edo. Parmi les noms donnés aux baleines, on trouve entre autres "鯨誉大音" ou "正誉鯨覚", le caractère "鯨" signifiant "baleine". Le caractère "誉" est considéré comme le plus digne dans les pratiques de la secte Jôdô-shû. Ceci témoigne du fort sentiment, à la fois de péché et de respect, que les gens de Kayoi ont pour les baleines.

Ces reliques sont conservées au temple Kôganji, situé non loin de la tombe des baleines. Là, un office funéraire dit kujira-ekô 鯨回向 est donné tous les ans pour le repos des âmes des baleines. J'ai pu y assister cette année. La cérémonie a été précédée par des allocutions du prêtre du temple et du maire de la ville de Nagato qui a notamment évoqué les récents incidents en Antarctique et rappelé la nécessité de défendre la culture baleinière du Japon. Les membres de l'Association de préservation des chants baleiniers de Kayoi ont ensuite entonné deux de ces chants, avant que les prières ne commencent. Dans l'enceinte du temple se trouve une statuette de Bodhisattva dite Geigei-gyorin gunrei-jizô 鯨鯢魚鱗群霊地蔵. Elle a été érigée en 1863 par le 13e chef du clan Hayakawa parce que les gens de Kayoi pensaient que la diminution du nombre de baleines s'approchant des côtes était de leur faute.

Plus tard, j'ai eu la chance d'assister à une représentation donnée par l'Association de préservation des chants baleiniers de Kayoi dans la demeure Hayakawa. Cette maison est celle où vivaient les dirigeants (amigashira 網頭) du kujiragumi et enregistrée au patrimoine culturel national japonais en 1974 Les chants eux-mêmes (voir vidéo ci-dessous) sont désignés patrimoine culturel de la ville de Nagato. Notez que ces chants ne sont pas entonnés en tapant des mains, comme il est généralement de coutume pour les chants de célébrations, mais en les frottant, par respect pour les baleines.



On trouve également à Kayoi un petit musée de la chasse à la baleine où sont exposés entre autres 140 harpons et autres outils de chasse utilisés autrefois par les gens du kujiragumi local et désignés comme patrimoine culturel national. Bien qu'il ne parle que japonais, le directeur du musée, M. Fujii fait preuve de beaucoup de passion dans ses explications de la culture baleinière de Kayoi. Je tiens d'ailleurs à le remercier pour sa gentillesse puisqu'il m'a montré tous les lieux relatifs à la baleine dans ce petit port. Bien que la chasse à la baleine ne soit plus pratiquée à Kayoi, tous ces vestiges de cette pratique ancienne me semble former un patrimoine culturel et spirituel important. Tout comme l'indique Kumi Katô dans un article publié dans le International Journal of Cultural Property, l'éthique et la spiritualité en tant que patrimoine culturel intangible peuvent jouer un rôle important dans le débat sur l'utilisation durable des ressources naturelles.
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