Le couperet est tombé : le tribunal régional d'Aomori a rendu son verdict quant au procès des deux activistes de Greenpeace Japan accusés d'avoir volé un colis contenant de la viande de baleine dans un centre de tri de la compagnie Seinô. Ils ont été reconnus coupables et condamnés à un an de prison avec sursis pour une période de trois ans. C'est à mon avis une très bonne nouvelle. Il est juste dommage que Sato et Suzuki n'aient pas écopé de peines de prison ferme étant donnée leur absence totale de remords.
Greenpeace défendait l'action de ses deux activistes en prétextant qu'ils avaient cherché à obtenir la preuve d'un soi-disant détournement de viande de baleine par des membres d'équipage du Nisshinmaru, le bateau-mère de la flotte de recherche japonaise sur les cétacés. Pourtant, comme je l'ai évoqué précédemment, le parquet de Tokyo avait abandonné les charges qui pesaient sur les marins japonais faute de preuves concluantes, et cette décision avait été confirmé par un comité d'enquête composé de civils indépendants et chargé d'examiner l'enquête du procureur suite à un appel fait par Greenpeace Japan.
Autrement dit, toute l'argumentation de Greenpeace reposait sur une soi-disant affaire de détournement de viande de baleine qui, à défaut d'avoir été démontrée, n'existe vraisemblablement pas. L'ONG pseudo-écologiste prétend que les deux activistes japonais ont agi dans l'intérêt du public en cherchant à dévoiler des pratiques illégales, mais il est clair que l'effraction et le vol qui ont été commis dans ce but ne pourraient être tolérés et justifiés. Autrement, n'importe qui pourrait entrer chez autrui et subtiliser des biens dans le but de faire "justice".
Il s'agit d'ailleurs d'un problème de ce qu'est la justice dans cette histoire. Greenpeace, une ONG clairement opposée à la chasse à la baleine (sans aucune raison scientifique valable, par ailleurs), pouvait-elle vraiment être neutre et objective dans cette histoire ? Dès le début, la soi-disant affaire de détournement de viande de baleine a été exploitée comme un moyen de diffamer les programmes de recherche scientifique conduits par le Japon sur les cétacés. Greenpeace a d'ailleurs monté une importante campagne médiatique à ce sujet, à commencer par la conférence de presse qu'elle avait organisé le jour même où elle avait porté plainte au parquet de Tokyo, en mai 2008.
Il est d'ailleurs intéressant de constatéer que les informations diffusées en anglais par l'ONG était souvent abrégées telles que dans le pamphlet qui avait été préparé le jour où tout a commencé et dans lequel la référence faite par leur informateur au sujet des cadeaux reçus par les membres d'équipages japonais avait tout simplement été omise (voir ici). De la même manière, Greenpeace n'a jamais annoncé la décision du comité d'enquête de confirmer celle du procureur de Tokyo dans les médias de langues européennes. On peut penser que toute cette mascarade avait été orchestrée afin de mobiliser les dons des sympathisants occidentaux plutôt que de convaincre l'opinion publique japonaise de la nécessité de stopper la chasse à la baleine. D'ailleurs, je ne vois pas comment ils osent se plaindre que le procès et le traitement de leurs activistes aient pu nuire à leur liberté d'expression au vu de tout le charivari qu'ils ont fait.
Sato et Suzuki ont d'ores et déjà annoncé qu'ils feront appel de la décision du tribunal d'Aomori. Greenpeace, qui avait déjà préparé des banderolles avant même avoir connaissance du verdict, a d'ailleurs réclamé que le gouvernement japonais lance un enquête indépendante sur le soi-disant détournement de viande de baleine... mais c'est vite oublier qu'un comité indépendant a déjà statué à ce sujet. Autrement dit, le cirque médiatique de cette ONG continue aux frais des contribuables japonais.
J'espère que la Cour d'appel confirmera la décision du tribunal d'Aomori, et qui sait, lèvera le sursis pour envoyer ces deux fanfarons arrogants derrière les barreaux.
Moi, je vais fêter ça dignement avec du bacon de baleine :)..lire la suite>>
mardi, septembre 07, 2010
Petits pois et bacon de baleine II - le verdict !
Libellés : désinformation, petits pois, Revue de presse
lundi, juillet 19, 2010
"Des milliers de rorquals de Minke pourraient être capturés durablement dans l'océan Austral"
Cette phrase n'est pas de moi. C'est ce que Monica Medina, la commissaire américaine à la CBI, a déclaré lors d'une audience à la Chambre des représentants des Etats-Unis (l'équivalent américain de l'Assemblée nationale). Cette audience a eu lieu le 6 mai 2010 et avait pour thème le "leadership des Etats-Unis à la Commission baleinière internationale". Les discussions portaient particulièrement sur la proposition du président de la CBI, Cristian Maquieira, principal enjeu de la 62e réunion plainière de la CBI.
Un enregistrement vidéo et une transcription de l'audience peuvent être trouvés sur le site de la Chambre des représentants des Etats-Unis (ici). La phrase de Mme Medina est en réponse à une question sur les quotas que le Japon se verrait octroyer dans l'océan Austral dans la proposition de Maquieira. Voici le passage en question (avec traduction entre parenthèses) :Ms. MEDINA. The numbers in the southern ocean that we are talking about in the chair’s proposal, which again we haven’t agreed to yet, we don’t think it is acceptable, are below sustainable. Well below.
(Les nombres pour l'océan Austral dont nous parlons dans la proposition du président [de la CBI], et qui n'ont pas encore été acceptés, nous ne pensons pas que ce soit acceptable, sont bien en dessous de ce qui serait durable. Bien en dessous.)
Mr. FLAKE. How much? Can you give me some idea?
(A quel point ? Pouvez-vous me donner une idée ?)
Ms. MEDINA. I think by a lot. I mean, there could be thousands harvested sustainably in the southern ocean.
(Je pense de beaucoup. Je veux dire que des milliers [de rorquals de Minke antarctiques] pourraient être capturés durablement dans l'océan Austral.)
Monica Medina explique ensuite que les Etats-Unis s'opposent à ces quotas car il y a un sanctuaire baleinier dans cette partie du monde, mais elle oublie de préciser que ledit sanctuaire est une mesure temporaire (de la même façon que le fameux "moratoire") et que le Japon a fait objection à ce sanctuaire en ce qui concerne les rorquals de Minke antarctiques (Balaenoptera bonaerensis). Rappelons également que la chasse scientifique est également exempte de toutes mesures de conservations adoptées par la CBI (article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine).
Au sujet des programmes de recherche japonais, il est d'ailleurs intéressant de citer ce que David A. Balton, du Bureau des océans et des affaires environnementales et scientifiques internationales du Département d'État des États-Unis, quelques lignes plus bas :Mr. FLAKE. And if asked, what do they say, in terms of the sci- entific justification for taking so many whales? What is the stock answer there?
(Et lorsqu'on leur demande, que [les Japonais] répondent-ils, en termes de justification scientifique pour capturer tant de baleines ? Quelle est la réponse classique ?)
Ambassador BALTON. Japan does perform scientific research on the whales they take, and probably have the best whale science as a result. But it is also true that the products of the research have been sold on the open market.
(Le Japon effectue de la recherche scientifique sur les baleines qu'ils prennent, et ont probablement la meilleure connaissance scientifique sur les cétacés de ce fait. Il est toutefois également vrai que les produits de la recherche ont été vendus sur le marché ouvert.)
Oui, vous avez bien lu : Le Japon fait bien de la recherche sur les cétacés et est même à la pointe dans ce domaine !!
La deuxième partie de la réponse de M. Balton ne précise pas que "toute baleine capturée dans le cadre de ces permis spéciaux devra autant que faire se peut, être exploitée et les produits ainsi obtenus devront être traités conformément aux directives émises par le gouvernement signataire qui a accordé le permis", comme précisé dans l'article 8 de la Convention.
Ce qui est le plus important, c'est que même les représentants d'un pays opposé à la chasse à la baleine (sauf celle de ces communautés indigènes d'Alaska), reconnaissent que la chasse baleinière peut être conduite de façon durable dans l'océan Austral et que le Japon conduit effectivement des recherches scientifiques.
Il ne reste plus qu'à ce pays à être honnête lors des réunions de la CBI et d'informer sa situation sur la réalitié de la chasse à la baleine...lire la suite>>
mercredi, juillet 14, 2010
62e réunion de la Commission baleinière internationale
Les 88 pays membres de la Commission baleinière internationale (CBI) se sont réuni à Agadir (Maroc) du 21 au 25 juin derniers pour la 62e réunion plénière de cet organisme international. Le principal enjeu de cette année était une proposition faite par le président de la Commission, le Chilien Cristian Maquieira, qui devait permettre aux pays pro-utilisation durable et pays anti-baleiniers de trouver un compromis sur plusieurs questions controversées de la gestion des populations de cétacés et de leur chasse. Cette tentative a échoué, notamment dû au manque de volonté des pays anti-chasse d'accepter le moindre compromis.
Cristian Maquieira, très critiqué dans son pays pour la proposition qu'il avait préparée, était le grand absent de cette réunion. En son absence, c'est le vice-président de la CBI, Anthony Liverpool de Saint-Christophe-et-Niévès, qui dirigeait les débats. Ce dernier a d'ailleurs choisi d'interrompre la réunion dès le premier jour afin de permettre aux pays membres, répartis en plusieurs groupes de discussions, de débattre à huis clos du contenu de la proposition et de trouver un consensus. Ces discussions ont continué jusqu'au jour suivant, le 22 juin, mais n'ont pas permis de trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties.
Le processus de discussions dont cette proposition était le résultat a commencé, rappelons-le, trois ans auparavant sous l'impulsion du président précédent, l'Américain William Hogarth. Un petit groupe de travail (Small working group) avait été créé en 2008 afin d'"arriver à une solution de consensus sur les principales questions auxquels la Commission est confrontée et ainsi lui permettre de mieux remplir son rôle à l'égard de la conservation des stocks de baleines et la gestion de la chasse. La principale tâche du groupe de travail à cet égard est de faire un grand effort pour développer une ou des propositions pour que la Commission puisse les examiner". L'année suivante, une autre groupe, plus petit, avait été mis en place pour faciliter les discussions. Vous pouvez retrouvez l'évolution de ce processus sur le site web de la CBI ici (en anglais).
On peut dont dire que cette proposition du président de la CBI était un compromis entre les positions des pays pro-usage durable et anti-baleiniers. A noter que l'Australie avait émis unilatéralement une proposition impliquant un arrêt total de la chasse à la baleine, scientifique ou commerciale, allant donc à l'encontre à l'esprit de discussion et de compromis du processus en cours. Cette attitude négative a d'ailleurs été confirmée par la décision du premier ministre australien (à l'époque), Kevin Rudd, de porter plainte contre le Japon pour son programme de recherche sur les cétacés dans l'Océan austral auprès de la Cour internationale de Justice. Cette décision purement politique a toutefois de fortes chances d'échouer du fait que ledit programme scientifique japonais est conduit en accord de l'article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, le texte fondateur de la CBI. En fait, ce procès, s'il a bien lieu, pourrait à mon avis renforcer la position du Japon.
La proposition de Maquieira induisait notamment, et ce de façon assez contradictoire, de conserver le moratoire sur la chasse commerciale et le sanctuaire de l'Océan austral tout en établissant des quotas de chasse pour dix ans, inférieurs à ceux pratiqués actuellement. Ainsi, le Japon voyait ses quotas de chasse en Antarctique réduits environ de moitié (400 rorquals de Minke antarctiques et 10 rorquals communs contre respectivement 850 et 50) sur les cinq premières années, puis encore de moitié (respectivement 200 et 5) les cinq suivantes, en échange d'un quota de chasse côtière de 120 rorquals de Minke pour les communautés baleinières japonaises. De même, l'Islande et la Norvège acceptaient de diminuer leurs quotas de chasse commerciale (légale en vertu d'objections au moratoire). Par ailleurs, les pays pro-utilisation durable acceptaient la création d'un nouveau sanctuaire baleinier dans l'Atlantique sud.
Le Japon avait certes quelques réserves quant au nombre de 200 rorquals de Minke antarctiques sur la deuxième moitié de la période de 10 ans, mais il était prêt à accepter cette proposition. De même, certains pays anti-chasse tels que les Etats-Unis ou la Nouvelle Zélande était clairement en faveur de ce compromis qui devait permettre à la CBI de reprendre le contrôle de la gestion de la chasse à la baleine, et donc sauver cet organisme. Il faut toutefois souligner que cette proposition ignorait complètement le droit international -- la Convention même de la CBI -- et la science puisque les quotas n'étaient pas basés sur les travaux du comité scientifique de la CBI et probablement bien en dessous de ce que la procédure de gestion révisée (Revised Management Procedure, RMP) aurait permis.
Cependant, et ce malgré les concessions que les pays baleiniers étaient prêts à faire, la proposition du président de la CBI n'a pas pu être adoptée, notamment du fait de l'intransigeance de pays (et indirectement d'ONG) opposés à toute chasse commerciale comme l'Australie, la plupart des pays de l'UE et diverses nations d'Amérique latine (dont le Chili, pays de Cristian Maquieira), démontrant une fois de plus leur incapacité à accepter le moindre compromis. La CBI a décidé de continuer les discussions, sur la base du texte mis au point par Maquieira, mais il y a fort à parier que le processus est désormais sérieusement compromis.
La Commission baleinières internationale est dans une situation de paralysie depuis plus de 20 ans, étant incapable de gérer effectivement la chasse à la baleine. Ces vingt et quelques années représentent un immense gâchis d'énergie et d'argent pour toutes les parties de cet organisme. Le Japon et les autres pays favorables à l'exploitation durable des baleines en tant que ressources marines naturelles et renouvelables auront, il faut l'espérer, tiré les leçons des échecs des discussions auxquelles ils ont participé en bonne foi jusqu'à présent. Je pense personnellement que la CBI est irrémédiablement perdue et que ces pays n'auront pas d'autre choix que de créer un nouvelle organisation de conservation des cétacés et de gestion de leur chasse.
Concernant la 62e réunion de la CBI, je vous invite également à lire l'excellent article écrit à ce sujet par David@Tokyo...lire la suite>>
lundi, avril 26, 2010
Petits pois et bacon de baleine II - le retour !
Loin de moi l'idée de faire une série sur l'affaire du soit-disant détournement de viande baleine par des membres d'équipage du Nisshinmaru, mais il y a eu du nouveau ces dernières semaines. Je vais donc faire un résumé des événements récents. Si vous avez raté le début du film, vous trouverez un résumé ici et là.
Après de longs préparatifs, le procés des deux activistes de Greenpeace Japan accusés de vol et d'intrusion, Jun.ichi Satô et Tohru Suzuki, a commencé le 15 février dernier. Etrangement (quoique ?), c'est également le jour qu'a choisi un membre de l'organisation rivale Sea Shepherd pour abordé illégalement un navire de la flotte de recherche japonaise. Les deux activistes de Greenpeace, communément appelé "Tokyo Two" dans les communiqués de presse de leur organisation avait été arrêtés le 20 juin 2008, après que le parquet de Tokyo a annoncé le même jour avoir annulé les plaintes contre les 12 membres d'équipage du Nisshin-maru en l'absence d'éléments à charge.
Cinq jours avant le procès, le 10 février 2010, Greenpeace Japan avait fait appel de la décision du parquet de Tokyo en demandant à un comité d'enquête de la revoir. Il s'agit-là d'une procédure de droit japonais lors de laquelle un comité composé de onze citoyens japonais de se pencher sur l'enquête du parquet sur une affaire et de statuer si la décision de ce dernier est valable ou non. Si la décision du parquet est rejetée, l'enquête doit être refaite et de nouveau présentée au comité. Cela doit permettre à la Justice de fonctionner correctement.
D'après divers quotidiens nippons tels que le Sankei Shinbun, le 1er comité d'enquête de Tokyo aurait confirmé la décision du parquet de Tokyo sur l'affaire de détournement de viande de baleine par 12 membres d'équipage du Nisshinmaru. La raison étant que la viande que ces derniers auraient emportée chez eux en rentrant au Japon était soit offerte en cadeau (omiyage), soit des morceaux ne pouvant être traîtés, soit des restes de ce qui était utilisé pour l'alimentation de l'équipage pendant la durée du programme de recherche. La société maritime Kyôdô Senpaku ayant offert cette viande à son équipage, elle ne pouvait être "détournée".
Greenpeace qui continue d'affirmer qu'il y a eu un détournement de viande de baleine, se voit une fois de plus contredit, cette fois par un comité populaire. L'ONG n'a donc normalement plus d'arguments pour justifier les actes (vol et intrusion) qu'ont commis leurs activistes. Le secrétaire général de Greenpeace Japan a toutefois déclaré dans un commentaire aujourd'hui :仮に判断の背後に捕鯨問題についての誤った理解や偏見があるとすれば言語道断である
Autrement dit, du moment que ça ne correspond pas à leurs idées, ça ne peut pas être fondé ou juste. Ce respect des lois et des institutions me rappelle un peu la façon de penser de Sea Shepherd. Paul Watson avait commencé en tant que membre de Greenpeace, après tout.
Ce serait scandaleux si jamais la décision [du comité] devait se baser sur mauvaise compréhension ou des aprioris quant à la question de la chasse à la baleine.
Le procès des deux activistes de Greenpeace continuera le 14 mai prochain...lire la suite>>
samedi, juin 27, 2009
61e réunion de la Commission baleinière international - rapport
La Commission baleinière internationale, l'organisation chargée de gérer la chasse à la baleine dans les océans du monde, s'est réunie du 22 au 25 juin 2009 sur l'île portugaise de Madeira. La réunion plénière devait originellement durer jusqu'au vendredi 26 juin, mais les pays membres n'ayant pu s'accorder sur le moindre sujet de discussion, il a été décidé de mettre un terme aux débats un jour à l'avance. Ayant, cette année encore, suivi les débats en direct sur internet, je vous propose de faire le point sur les événements de cette 61e réunion.
La première journée a vu le rapport du Comité scientifique de la CBI. Parmi les divers sujets qu'il aborde, il y en a un qui est particulièrement d'intérêt. Il s'agit des travaux sur l'évaluation des populations de rorqual de Minke antarctique (Balaenoptera bonaerensis). En effet, comme je l'avait expliqué lors d'un autre article, le comité scientifique cherche depuis plusieurs années à expliquer la différence entre les données de la troisième croisière circumpolaire (CPIII) et celles des deux croisières précédentes (CPI&II) du programme de recherche IDCR/SOWER.
Deux travaux ont été présentés au Comité scientifique, l'un par une équipe de chercheurs japonais (Okamura, Kitakado), l'autre par des scientifiques australiens (Bravington, Hedley), utilisant chacun une méthodologie différente. Ainsi, le rapport japonais donne respectivement pour CPII et CPIII des estimations de 1.287.000 et 688.000 animaux, contre 747.000 et 461.000 baleines dans le cas du document australien. Ces deux travaux apportant des résultats assez différents, le Comité scientifique a décidé de continuer d'analyser les facteurs pouvant expliquer l'écart des résultats des deux méthodes. Il faudra donc attendre au moins jusqu'à la 62e réunion de la CBI pour obtenir une nouvelle estimation du nombre de rorqual de Minke antarctique.
Comme je l'ai évoqué précédemment, la Commission baleinière internationale, qui compte désormais 85 pays membres, a engagé depuis 2 ans un processus de dialogue sous l'impulsion de son président, l'Américain William Hogarth, devant lui permettre de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve de puis près de vingt ans. A cet égard, un petit groupe de travail (SWG) composé d'une trentaine de nations, avait été créé à l'occasion de la réunion plénière de l'an dernier (Santiago du Chili). Ce groupe de travail, dirigé par le diplomate Alvaro de Soto, devait proposer un package de mesures acceptables à l'ensemble des parties.
Malheureusement, dans un rapport rendu au mois de mai, le SWG expliquait qu'aucun consensus n'avait pu être trouvé sur les questions les plus controversées au sein de la CBI et conseillait de prolonger le processus d'un an. L'un des sujets abordés lors de la deuxième journée de la 61e réunion plénière a donc été un texte proposant de poursuivre le travail du petit groupe de travail jusqu'à la prochaine réunion de la CBI. Il suggère notamment de réduire la taille de ce groupe de travail pour favoriser la communication. Toutefois, il est à mon avis fort peu probable qu'une solution soit trouvée d'ici l'an prochain tant l'opposition entre les deux parties, pro et anti-chasse, est forte.
La question de la chasse aborigène de subsistance a également été discutée lors de la deuxième journée. Le point central des débats était notamment la demande du Danemark d'un quota de dix baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) pour les populations du Groenland occidental. C'est en fait la troisième année consécutive que cette demande est faite par le Danemark. L'année dernière, elle avait été rejeté après vote, malgré le fait que le Comité scientifique avait donné un avis favorable. L'opposition venait principalement des pays de l'UE qui sont la cible de pressions d'ONG anti-baleinières comme la WDCS (j'ai d'ailleurs été très étonné de voir un article très partial dans Les Echos, récemment).
Malgré une présentation détaillée faite pendant la réunion par une représentante du Groenland sur les besoins et la consommation de viande de baleine dans ce territoire autonome, les discussions sur ce quota ont d'abord été repoussées au quatrième jour puis à une future réunion intersessionnelle. Ce qui semble poser problème, c'est l'évaluation des besoins nutritionnels des Groenlandais et le calcul de la quantité de produits comestibles pouvant être tirés d'une baleine. Certaines ONG semble ne pas apprécier que de la viande de baleine soit vendue dans des supermarchés dans cette île. Il n'empêche que le Comité scientifique continue de donner un avis favorable sur ce quota. C'est tout ce qui devrait compter, à mon avis.
Lors de la troisième journée, ont été présentés le rapport d'une réunion d'experts chargé d'évaluer l'avancement du programme de recherche japonais sur les cétacés dans le Pacifique Nord-ouest (JARPN2) ainsi que les discussions dont il a fait l'objet lors de la réunion du Comité scientifique. Cette revue du programme JARPN2 a été conduite selon les nouvelles lignes adoptées par la CBI, mais il ne s'agit aucunement de déterminer si le programme est justifié ou non. Il s'agit surtout d'évaluer la méthodologie et de faire des recommandations. Le Japon s'est déclaré plutôt satisfait par ce rapport, même si les détracteurs de la chasse dite scientifique préféreront les aspects négatifs de la revue.
Divers sujet ont abordés lors du jour 4, notamment l'annonce des nouveaux président et vice-président de la CBI : le Chilien Cristian Maquieira et Anthony Liverpool de Antigua et Barbuda. De même, la prochaine et 62e réunion plénière de la Commission baleinière internationale se tiendra à Agadir (Maroc) dans un an. L'avenir de cette organisation reste cependant très incertain. William Hogarth avait demandé aux pays membres d'éviter de recourir au vote et d'essayer de faire adopter les propositions par consensus. Résultat, aucun vote n'a eu lieu lors de cette 61e réunion, mais à part la décision de prolonger le mandat du SWG, aucune proposition n'a été adoptée. Il y a certes un dialogue, mais on sent bien que les divisions demeurent sur les sujet les plus importants.
(Crédit photo : e-kujira portal site)..lire la suite>>
jeudi, mai 28, 2009
Le point sur l'actualité baleinière avant la 61e réunion de la CBI
La 61e réunion plénière de la Commission baleinière internationale (CBI) se tiendra dans moins d'un mois, du 22 au 26 juin 2009 à Madeira (Portugal). Comme tous les ans, c'est durant cette période que l'actualité baleinière se fait plus riche. Je vous propose donc d'en faire le point, à commencer par le rapport du groupe de travail sur l'avenir de la CBI.
Comme évoqué précédemment, l'actuel président de la Commission baleinière internationale, l'Américain William Hogarth a lancé un processus de dialogue entre les pays membres de la CBI pour la sortir de la situation de blocage dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs années. A cet effet, un groupe de travail avait été créé lors de la 60e réunion plénière pour discuter des diverses questions problématiques dans les débats de la Commission. De même, une réunion intersessionnelle a été organisée en mars dernier à Rome. Un document présentant les suggestions du président de la CBI et du groupe de travail y avait été discuté. A l'issue des discussions, William Hogarth avait demandé au groupe de travail de préparer un rapport pour le 18 mai 2009 afin de le présenter ensuite à la réunion plénière.
Comme on pouvait s'y attendre, obtenir un consensus entre les pays membres de la CBI était une mission quasiment impossible. Aussi le rapport du groupe de travail sur l'avenir de la CBI préconise de poursuivre les discussions pendant encore au moins un an. Ce qui a posé problème dans les discussions, ce sont les questions que le groupe de travail a déterminé comme étant "critiques et devant être traitées sur le court terme". Il s'agit de (1) la chasse côtière aux petits cétacés (rorqual de Minke commun) au Japon, de (2) la recherche scientifique sur les baleines dans le cadre de permis spéciaux, des (3) sanctuaires et du (4) tourisme baleinier / utilisation non létale des cétacés. Les opposants à la chasse ont été prompts à dénoncer le Japon comme responsable de l'échec des pourparlers, expliquant que Tokyo n'avait pas suffisament cédé sur ses quotas de chasse scientifique en Antarctique.
Cet article de Richard Black de La BBC explique que le Japon avait offert de réduire le nombre de rorqual de Minke antarctique capturés dans le cadre de son programme JARPA2 à 650 animaux par an. Cela représente 200 baleines de moins que le quota actuel (850), mais étrangement, le journaliste britannique compare ce nombre à celui des rorquals de Minke antarctiques (balaenoptera bonaerensis) que la flotte de recherche japonaise a réussit à capturer (679) malgré l'obstruction violente de l'ONG Sea Shepherd. En échange, le Japon demande un quota de 150 rorquals de Minke communs (balaenoptera acutorostrata) pour 4 de ses communautés baleinières. Si on fait le calcul (150 - 200 = -50), ça fait 50 baleines de moins chassées tous les ans, mais on peut facilement imaginer que cela reste inacceptable pour les pays farouchement anti-baleiniers comme l'Australie.
Un article du quotidien australien The Age rapporte que le porte-parole de l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) a annoncé lors d'une interview radiophonique que le Japon avait proposé de réduire son quota de chasse en Antarctique de 200 baleines, de ne pas étendre son programme de recherche dans le Pacifique nord-ouest et de ne pas s'opposer à l'adoption d'un sanctuaire baleinier dans l'Atlantique sud. Dans le même temps, l'administration Obama aurait annoncé sa résolution à lutter contre la chasse à la baleine. Les États-Unis, qui étaient à l'origine de cette initiative pour sortir la CBI de l'impasse, semblent désormais vouloir faire marche arrière. Certains quotidiens japonais comme le Nishi-Nippon shinbun considère que le processus engagé a au moins le mérite de permettre un dialogue entre les deux camps en opposition à la CBI et que le Japon devrait en profiter pour poursuivre les négociations jusqu'à trouver une solution convenable à tous.
La composante côtière du programme de recherche japonais sur les cétacés dans le Pacifique nord-ouest (JARPN2) vient de se terminer le 26 mai dernier avec l'annonce par l'ICR des premiers résultats. La recherche a inclu la capture de 60 rorquals de minke communs dans la baie de Sendai (département de Miyagi). La majorité des animaux prélevés seraient des juvéniles (moins de 6 mètres) et compteraient 27 mâles et 33 femelles. Un grand nombre de lançons du Pacifique (Ammodytes personatus) immatures auraient été retrouvés dans les estomacs de 45 de ces baleinoptères, ce qui confirmerait une préférence pour ces proies chez les rorquals de Minke juvéniles. De même, 35 baleines à bosse auraient été observées dans la zones de recherche.
La saison de chasse à la baleine a commencé en Islande. Cette année les pêcheurs islandais ont un quota de 100 rorquals de Minke communs. Cela a naturellement provoqué des manifestations des ONG anti-chasse tels que l'IFAW à Londres, devant l'ambassade d'Islande et Greenpeace qui a appelé le gouvernement islandais à se réveiller. Cette dernière ONG a notamment souligné que sept (sic !) pays "avaient protesté en vain en février contre la décision islandaise d'accroître les quotas". Il est peut-être bon de rappelé qu'un sondage rendu public en février dernier donnait deux tiers des Islandais en faveur de la chasse à la baleine. Les rorquals de minke communs sont classés comme "préoccupation mineure" dans la Liste Rouge de l'UICN. La chasse islandaise ne pose donc pas de problèmes écologiques.
En Australie, le ministre de l'environnement Peter Garrett semble être la cible des critiques après l'annulation du budget de l'envoyé spécial qu'il avait nommé pour discuter des questions baleinières auprès des autorités nipponnes. Le gouverment Rudd semble ne pas pouvoir tenir les promesses électorales qu'il avait faites en automne 2007. La pression subie par les pays anti-chasse de la part d'ONG devrait aller croissante à l'approche de la réunion plénière de la CBI. On verra si l'atmosphère y sera toujours au dialogue...lire la suite>>
mardi, mai 12, 2009
Des baleines, des hommes et la mer - 3 (fin)
Je vous propose enfin les dernières trois parties du documentaire télévisé sur la dernière expédition japonaise de chasse commerciale à la baleine en Antarctique (1986/87), avant l'entrée en vigueur du moratoire adopté en 1982 par la Commission baleinière internationale. Vous pouvez regarder les 4 premières parties ici et là. Les trois dernières parties mettent l'accent sur les réflexions des baleiniers sur l'opposition à la chasse à la baleine et présentent la fin des opérations avant le retour au Japon.
Les vidéos sont sous-titrés en anglais.
Des baleines, des hommes et la mer (5/7)
Des baleines, des hommes et la mer (6/7)
Des baleines, des hommes et la mer (7/7)
Notez qu'en 1986/87, on parlait d'environ 258.000 rorquals de Minke antarctiques (balaenoptera bonaerensis) dans l'hémisphère sud. C'est trois fois moins que l'estimation de 761.000 animaux faite par le comité scientifique de la CBI en 1990. En outre, seuls le Japon et l'URSS chassaient encore cette espèce au large de l'Antarctique avec des quotas respectifs de 1941 et 3028 cette année-là. Le navire-usine japonais d'alors, le Nisshin-maru No.3 faisait 23.406 tonnes, soit trois fois la taille du Nisshin-maru (8,044 tonnes) qui sert pour les programmes de recherche japonais sur les cétacés...lire la suite>>
Libellés : histoire, traduction, vidéo
jeudi, mai 07, 2009
Culture baleinière à Osaka
Hier, mercredi 6 mai 2009, je me suis rendu à Osaka pour visiter deux endroits relatifs à la chasse à la baleine. Le premier est un pont dont les parapets sont constitués d'os de baleine situé dans l'enceinte d'un temple bouddhique. Le second est un restaurant de spécialités baleinières dont la patronne est un fervent défenseur de la tradition culinaire baleinière japonaise.
Le pont dit setsugeikyô 雪鯨橋 se situe dans l'enceinte du temple Tennenzan Zuikôji 天然山瑞光寺, dans l'arrondissement Higashi-Yodogawa à Osaka. Il a la particularité d'avoir des parapets faits d'os de baleines. Son origine remonterait à l'an 1756 durant lequel le maître zen Danjû Chinin du temple Zuikôji serait passé par le village de Taiji où la pêche était alors mauvaise. Les pêcheurs lui aurait donc demandé de faire des prières pour que la pêche soit bonne. Malgré son refus initial du fait de l'interdit bouddhique sur la mise à mort d'animaux, Chinin aurait finalement accepté de répondre au souhait des pêcheur de Taiji. Les prières du maître zen aurait porté leurs fruits et en remerciement, les pêcheurs du petit village décidèrent d'offrir au temple Zuikôji des os de baleines qui servirent pour la construction du pont setsugeikyô.
Le pont symboliserait les prières pour le repos des âmes des baleines et serait l'expression du vœu de Danjû Chinin de prendre soin de toutes les formes de vie. Notons qu'une tablette funéraire est également conservée au temple Zuikôji. On retrouve en fait ici la même philosophie bouddhique qu'à Kayoi où est érigée une tombe pour les baleines, démontrant un lien spirituel fort entre les chasseurs et leurs proies qui va au-delà du simple aspect économique. Le seitsugeikyô, appelé populairement "kujira-bashi" (le pont baleine), aurait été reconstruit pour la sixième fois en 2006 à l'aide d'os (omoplates et mâchoires inférieures) de rorquals de Minke antarctiques et de rorquals boréaux offerts par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR). Les os avaient été préalablement enterrés en 2004 pour les dégraisser. A cette occasion, une cérémonie funéraire avait été tenue par le prêtre du temple.
Situé dans un quartier commerçant de l'arrondissement central d'Osaka, le restaurant Tokuya, ouvert en 1967 par Ohnishi Mutsuko, propose un large éventail de plat à base de baleine. Parmi eux se trouve le hari hari nabe ハリハリ鍋, une sorte de potée où l'on fait cuire de la viande de baleine (akami), des mizuna (Brassica rapa nipposinica) et du tofu dans un bouillon. Il s'agit d'un plat populaire d'Osaka. De même, les gens d'Osaka mangent le lard de cachalot légèrement bouilli dans un bouillon. Ils appellent ce plat koro-oden コロおでん. Mme Ohnishi m'a expliqué que seul le lard de cachalot est généralement pas consommée par les gens. La viande de cachalot étant considérée de mauvais goût, elle aurait surtout servi à l'alimentation animale.
Mme Ohnishi est par ailleurs très active pour promouvoir la cuisine baleinière japonaise dans le monde. Elle a à cet effet publié en 1995 un livre recensant de nombreuses recettes illustrées de photos, qu'elle m'a fait l'honneur de m'offrir et de me dédicacer. Elle a également assisté à de nombreuses réunions plénières de la Commission baleinière internationale en tant qu'observateur (NGO). Bien que la chasse à la baleine n'y ait jamais été pratiquée, Osaka est en quelque sorte la capitale gastronomique du Japon de la cuisine baleinière.
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lundi, avril 27, 2009
La viande de baleine plus écologique que celle de bœuf
L'année dernière, l'association pro-baleinière norvégienne High North Alliance (HNA) avait présenté une étude démontrant que la viande de baleine était plus écologique que d'autres viandes sur la base des quantités de gaz à effet de serre émis lors de leur production. Cette fois-ci c'est au tour de l'Agence japonaise de recherche pour la pêche (FRA) de présenter des résultats similaires. Voici la traduction d'un article à ce sujet publié récemment par le quotidien Sankei shinbun.
La viande de baleine plus écologique que celle de bœuf ? Moins de 1/10 de CO2 émis
Sankei shinbun, le 24 avril 2009
Une étude conduite par l'Agence japonaise de recherche pour la pêche a révélé que la quantité de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2) émis lors de la production de viande de baleine était inférieure à un dizième de celle libérée pour produire de la viande de bœuf. Cela permettrait d'affirmer que la viande de baleine est comparativement plus respectueuse de l'environnement que la viande de bœuf. L'Agence japonaise pour la pêche (FAJ) porte beaucoup d'intérêt à ce genre données, considérant qu'elles "offrent un nouvel argument pour convaincre les pays anti-baleiniers lors des négociations internationales sur la reprise de la chasse commerciale à la baleine."
La viande de baleine est un sous-produit des programmes de recherche conduits entre autres en Antarctique, obtenu après que divers prélèvements ont été faits sur les cétacés capturés par la flotte baleinière, et est vendue sur le marché japonais. La FRA a basé son estimation des émissions de CO2 sur la quantité de carburant utilisé par la flotte de recherche lors d'expéditions d'il y a quelques années. Elle a ensuite calculé la quantité de CO2 émis pour 1 kilogramme de viande de baleine produit/vendu.
Les résultats donnent 2,5 kg de CO2 pour 1 kg de viande de baleine dans le cas du programme de recherche conduit à environ 1000 kilomètres des côtes du Japon, dans le Pacifique nord. Dans le cas de programme conduit dans l'Océan austral, soit à 10.000 kilomètres de Japon, la quantité de CO2 est certes plus importante, mais reste à environ 3 kg pour 1 kg de viande de baleine.
En comparaison, la quantité de gaz à effet de serre (dont CO2) libérés pour produire 1 kg de viande de bœuf est estimé à 36,4 kg, soient plus de 10 fois plus que pour la viande de baleine.
La production de viande de bœuf nécessite beaucoup d'énergie pour l'élevage du bétail et la production et le transport du fourrage, alors que dans le cas de la viande de baleine, il n'y a que le carburant des navires baleiniers qui entre en jeu, rendant ainsi l'émission de gaz à effet de serre comparativement peu importante.
Outre le fait que de nombreux pays membres de la CBI opposés à la chasse à la baleine tels que l'Australie portent une attention particulière à la protection de l'environnement, l'ONG américaine Sea Shepherd qui s'oppose de façon violente à la chasse à la baleine se présente également comme écologiste.
L'Agence japonaise pour la pêche considère que présenter les avantage de la chasse à la baleine dans le contexte "écoligique" de la réduction des émissions de gaz à effet de serre devrait permettre de mieux faire comprendre la position du camp pro-chasse. Les données de cette nouvelle étude devrait donc servir lors des négociations internationales à venir.
(Crédit photo : ICR)
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dimanche, avril 26, 2009
Retour de la flotte de recherche d'Antarctique - premiers résultats
Le vaisseau mère de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés, le Nisshinmaru est arrivé au port de Shimonoseki le 14 avril dernier, après environ 5 mois passés en mer. Il avait été précédé la veille par un autre navire, le Yûshin-maru No.3 qui a subit des dégâts suite aux actions dangereuse de l'ONG anti-baleinière Sea Shepherd. A cette occasion, l'Institut japonais de recherche sur les cétacés a rendu publics les premiers résultats de l'expédition de cette année. Tout comme l'année dernière, je vous propose d'en faire le tour rapidement.
Tout d'abord, la flotte a pu capturer 679 rorquals de Minke antarctique (balaenoptera bonaerensis) et 1 rorqual commun (balaenoptera physalus). Le quota initialement prévu était de 850 rorquals de Minke (+/-10%) et 50 rorquals communs. La différence est principalement due aux exactions de Sea Shepherd dont les activistes ont réussi à gêner les opérations de recherche pendant 16 jours. Le président de l'ONG, Paul Watson s'est dit satisfait de cette réduction du nombre de baleines capturées, mais il faut néanmoins souligner que 680 baleines, c'est plus que l'année dernière (551 rorquals de Minke). Soulignons que le programme JARPA2 comprend à la fois une approche létale et une approche non-létale de l'étude des cétacés.
La zone de recherche de cette année n'est pas la même que l'année dernière.
Fig.1 Zone de recherche JARPA2 2008/2009
- Cette année, 1974 groupes, soient 4884 individus de l'espèce rorqual de Minke antarctique ont été observés dans l'ensemble zone de recherche. Les trois vaisseaux d'observation et d'échantillonage ont capturé 679 rorquals de Minke antarctique, dont 375 mâles et 304 femelles. 96% des femelles matures étaient enceintes, représentant un taux similaires à ceux des autres années. L'expédition de cette année a permis d'élucider un peu plus la répartition des deux populations de rorquals de Minke antarctiques présentes dans cette zone.
Fig.2 Répartition des observations de rorquals de Minke antarctiques (●)
- Les observations de rorquals de Minke antarctiques dans la mer de Ross semblent démontrer une répartition des animaux de cette espèce en fonction du sexe et de la maturité. En outre, aucune trace de lait maternel n'a été découvert dans les estomacs des 186 rorquals de Minke immatures capturés (mesurant de 5,0 à 8,6 mètres), et aucune femelle alaitante accompagnée d'un petit n'a été observée dans la zone de recherche. Cela semble indiquer que les femelles alaitantes ne migreraient pas jusque dans cette zone.
Fig.3 Répartition des observations de rorquals de Minke antarctiques par sexe et maturité Femelles matures (o), immatures (x) ; Mâles matures (o), immatures (x)
- Les rorquals communs (122 groupes, soient 491 individus) et les baleines à bosse (418 groupes, soient 735 individus) étaient particulièrement nombreux dans le nord de la zone de recherche, avec des densités quasiment similaires à celle des rorquals de Minke antarctique. Un rorqual commun immature de 14,8 mètres pour 22,3 tonnes a été capturé. Ses estomacs contenaient quelques 300 kilos de krill. L'un des objectifs de JARPA2 est d'élucider les interactions entre les rorquals communs et de Minke ainsi que les baleines à bosse au niveau de leur alimentation.
- 15 groupes, soient 30 individus de baleine bleue ont été observés, principalement dans la mer de Ross.
Fig.4 Répartition des observations de baleines bleues (■), rorquals communs (▲), baleines franches australes (●) et des baleines à bosse (◆)
- Des observations d'odontocètes (cétacés à dents) et d'autres animaux tels que des léopards de mer ou des manchots d'Adélie ont également été faites.
Tout comme l'année dernière, l'ICR a également fait un rapport sur les attaques dont les navires de la flotte de recherche ont fait l'objet. Je ne vais pas le traduire, mais il reprend en détail ce dont j'ai déjà fait part au mois de février, notamment la collision provoquée par le Steve Irwin contre le Yûshin-maru No.3.
(Source figures : ICR)..lire la suite>>
dimanche, mars 08, 2009
L'avenir de la CBI - réunion intermédiaire - 2
Tout comme en mars 2008 à Heathrow, une réunion intermédiaire de la Commission baleinière internationale (CBI) va s'ouvrir à Rome pour trois jours à partir de demain (lundi 9 mars 2009). L'objet des discussions est le futur de la CBI. Cette organisation internationale se trouve en effet dans l'impasse, c'est à dire incapable de remplir son mandat qu'est "la conservation judicieuse des populations de baleines et de rendre possible le développement ordonné de l'industrie baleinière", depuis plus de 20 ans du fait de l'opposition entre pays pro-baleiniers et anti-chasse.
Les discussions de la réunion intermédiaire vont très probablement porter sur les suggestions des présidents de la Commission (William Hogarth) et du groupe de travail sur l'avenir de la CBI (Alvaro de Soto) créé lors de la 60 réunion plénière qui s'est tenue à Santiago du Chili en juin 2008. Voyons donc en quoi consiste ces suggestions.
Le groupe de travail sur l'avenir de la CBI s'est réuni à deux reprises : en septembre 2008 à St Petersburg en Floride, et en décembre de la même année à Cambridge. Les membres du groupe de travail ont identifié 33 questions nécessitant d'être prises en considération lors des discussions sur l'avenir de la CBI. Ces questions ont ensuite été divisées en deux catégories en fonction de leur importance : (a) les questions critiques devant être traitées dans le court terme ; (b) les questions pas ou moins urgentes dans la recherche d'un consensus. Les suggestions faites par les deux présidents abordent uniquement les questions de la catégories (a). Il s'agit de (1) la chasse côtière aux petits cétacés au Japon, de (2) la recherche sur les cétacés dans le cadre de permis spéciaux (article 8 de la Convention), des (3) sanctuaires et du (4) whale-watching / utilisation non létale des baleines.
Concernant (1) la chasse côtière aux petits cétacés (rorquals de Minke), les présidents de la CBI et du groupe de travail proposent d'allouer un quota de chasse pour 5 ans selon les recommandations du comité scientifique de la Commission. Le document prévoit deux scénarios : (a) le même niveau de prises pendant 5 ans, puis un quota zéro ensuite ; ou (b) des prises constantes lors des 5 premières années et les années suivantes. Ces scénarios dépendent du monitoring de l'une des deux populations de rorqual de Minke présentes au large du Japon, le stock J (mer du Japon) et des prises involontaires (baleines prises dans des filets de pêche) d'animaux de ce même stock. Or l'étude des populations du stock J nécessite l'accès à des zones territoriales russes et n'est pas encore complète. Autrement dit, des prises involontaires d'animaux de ce stock pourrait conduire à une réduction du quota recommandé par le comité scientifique.
Cette chasse côtière serait limitée à 5 navires baleiniers originaires de Taiji (département de Wakayama), Wada (département de Chiba), Ayukawa (département de Miyagi) et Abashiri (département de Hokkaido). De même, la consommation des produits baleiniers serait locale, bien que le document ne précise pas ce qui est entendu par ce terme. Des mesures d'inspection et de contrôle seraient également mises en place.
La question des (2) programmes de recherche sur les cétacés sera probablement celle où les débats vont être les plus ardus. Les propositions du groupe de travail incluent là aussi deux options : (a) un arrêt progressif de ces programmes sur 5 ans ave aucune capture de rorquals communs ou de baleines à bosse, les niveaux de capture étant l'objet de recommendations du comité scientifique ; (b) une poursuite des deux programmes, incluant des quotas de 5 ans pour les rorquals de Minke antarctiques et les rorquals communs dans l'océan Austral (JARPA2) et les rorquals de Minke, de Rudolphi, de Bryde et les cachalots dans le Pacifique nord-ouest (JARPN2) établis là aussi selon les recommandations du comité scientifique
Le gouvernement japonais a déjà fait savoir qu'il s'opposerait à l'arrêt de ses programmes scientfiques, l'émission de permis spéciaux étant un droit de tout pays signataire de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine. Les opposants à la chasse à la baleine rejettent les suggestions, considérant qu'elles sont trop en faveur du Japon. L'Australie qui participe au groupe de travail a d'ailleurs été critiquée pour avoir pris part à la création de ce document. Des ONG comme Greenpeace ont demandé au nouveau gouvernement américain de Barack Obama de nommer un nouveau commissaire à la CBI et d'empêcher tout deal sur la chasse à la baleine.
Les discussions s'avèrent donc difficiles, même si le Japon semble prêt à négocier le nombre de baleines qu'il capture dans le cadre de ses programmes de recherche en échange d'un quota de 150 rorquals de Minke pour ses communautés baleinières. Il faut cependant souligner que dans le cadre de discussions appelées "filet de sécurité" (Safety Net), les pays pro-baleiniers préparent un substitut à la CBI au cas où l'actuelle tentative de consensus devrait échouer, comme le prouve ce document préparé par Dan Goodman, conseiller à l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR).
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à lire l'analyse de David-in-Tokyo (en anglais), ainsi que cet article du Suikei Shinbun (en japonais). La CBI est sans doute à un tournant de son histoire. Un échec dans les discussions pour son avenir aurait non seulement un effet désastreux pour cette organisation, mais serait aussi un terrible précédent pour la gestion internationale des ressources marines...lire la suite>>
mercredi, février 11, 2009
Journalisme et chasse à la baleine - 3
En avril et mai 2007, j'écrivais respectivement au sujet d'un reportage de Reuters signé Olivier Fabre et de deux articles de Libération signés de Michel Temman. Je soulignais à quel point certains journalistes pouvaient faire preuve de manque de professionnalisme lorsqu'il s'agit de la chasse à la baleine. Hé bien, jamais deux sans trois, comme on dit ! Cette fois-ci, c'est au tour de leur confrère Olivier Michel du Figaro magazine.
Le titre de l'article de M. Michel donne tout de suite la couleur : "Baleines : pendant le massacre, la dégustation continue". Le mot massacre laisse déjà comprendre que le journaliste a plutôt un à priori négatif sur la chasse à la baleine. D'ailleurs, il n'y a aucun doute sur la qualité des programmes de recherche nippons, puisque "c'est en réalité la gastronomie et le commerce qui motivent la poursuite de campagnes massives et sanglantes." Donc l'auteur de l'article ne semble pas s'être donné la peine de se renseigner sur les résultats des recherches sur les cétacés que le Japon conduit depuis plus de 20 ans maintenant, mais il s'en donne à cœur-joie avec des mots comme "sanglant".
Pour illustrer ses dires, M. Michel a probablement dû se rendre au restaurant-magasin Yûshin dans le quartier d'Asakusa où, nous explique-t'il, on "propose de façon parfaitement explicite des centaines de conserves ou emballages sous vide contenant les meilleurs morceaux de baleine, crus ou séchés." Un peu plus loin, on apprends que "les acheteurs se pressent devant les réfrigérateurs, les vendeuses proposent aux plus fortunés le bacon, meilleure partie du mammifère, au prix de 2 500 euros le kilo." Étant un habitué du Yûshin, je dois vous avouer que le chiffre de 2500 euros m'a d'autant plus laissé perplexe que j'ai déjà acheté du bacon de baleine là-bas. Si vous jetez un coup d'œil à la photo ci-dessus, vous constaterez que les 200 grammes de bacon sont vendus 5.500 yen. Un rapide calcul (5.500 x 5 / 117) me donne le kilo à environ 235 euros, soit environ dix fois moins que ce que Olivier Michel nous annonce. Sagit-il là une simple erreur de sa part, ou y a-t'il une volonté de donner une fausse image de la valeur de la viande baleine au Japon ?
Le journaliste nous raconte ensuite que "dans les restaurants chics de l'archipel, les morceaux de choix multiplient souvent les additions par dix et sont à l'origine d'un trafic dénoncé par deux membres japonais de Greenpeace qui font la une des quotidiens." Bon, on sait déjà qui multiplie les prix par dix... c'est lui ! Quant au trafic dénoncé par Greenpeace, il reste à prouver puisque l'enquête conduite par le procureur de Tokyo n'a rien trouvé pour confirmer les accusations de l'ONG à l'encontre de 12 membres d'équipage du Nisshinmaru.
Le paragraphe suivant est toutefois celui que je préfère dans son article :
"Les autorités japonaises font, aux dires des spécialistes, un très mauvais calcul. Tout d'abord, parce que la chasse à la baleine n'est plus ce qu'elle était. En pleine crise économique, les longues campagnes coûtent beaucoup d'argent et n'en rapportent pas assez (les consommateurs ont d'autres priorités)."
Ça démontre à quel point le journaliste n'a aucune connaissance du sujet qu'il traite. Tout d'abord, les programmes de recherche japonais sur les cétacés ne sont pas des campagnes commerciales et les fonds issus de la vente de la viande de baleine ne servent qu'à couvrir les frais occasionnés par la recherche, pas à faire des profits. Quant à la question de savoir quelle est la priorité des consommateurs nippons, je me demande ce qu'il en sait.
Olivier Michel revient rapidement sur le bien fondé de la recherche japonaise en citant une source inconnue : "Tous les scientifiques du monde publient une abondante littérature sur l'objet de leurs travaux, expliquent les opposants. Or les Japonais ne publient rien." Tiens, c'est bizarre. L'année dernière, il y a eu tout un tintamarre en septembre 2008 au sujet d'un article publié dans le numéro de juillet de la revue Polar Biology. Les Japonais ne publieraient donc pas rien !? Il n'était pas difficile de se renseigner pourtant.
L'auteur de l'article conclut sur une note positive. On nous apprends que le fabricant d'appareils photo japonais Canon se serait "positionnée clairement contre la chasse avec le slogan « On ne doit shooter les baleines qu'avec un appareil photographique »." Ben oui, mais non... Ça, c'est la campagne de Greenpeace qui cherche à forcer Canon à prendre position contre la chasse baleinière, mais jusqu'à preuve du contraire, elle n'a toujours pas réussi.
Donc, M. Michel est lui aussi recalé pour ce qui est des compétences nécessaires au journalisme : impartialité, travail de recherche, etc.
PS :
Il y a également eu un article de Michel Temman sur les deux activistes de Greenpeace accusés de vol, mais ça ressemble tellement à une vulgaire repompe de la propagande de l'ONG que je ne me donnerai même pas la peine de le commenter...lire la suite>>
vendredi, février 06, 2009
[MàJ-11 février 09] Sea Shepherd multiplie les attaques dangereuses contre les navires de recherche japonais
Depuis le début de cette semaine, les actions de l'ONG anti-baleinière Sea Shepherd contre les navires de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés ont redoublé de violence.
Après un retour dans le port australien de Hobart (Tasmanie) pour ravitailler, le bateau de l'ONG avait réussit à relocaliser les navires japonais dans la mer de Ross, au large du continent antarctique, le 1er février dernier. Les activistes de Sea Shepherd ont alors recommencé à harceler les bateaux nippons en lançant des bouteilles de verre contenant de l'acide butyrique depuis des zodiacs. Ces attaques sont systématiquement filmées par une équipe de télévision en prévision de la seconde série de "Whale Wars" sur la chaîne de câble américaine Animal Planet (groupe Discovery Channel).
Malgré les interférences causées par ces actes de vandalisme, les équipages de la flotte japonaise a repris ses activités aujourd'hui (vendredi 6 février) en capturant des rorquals de Minke antarctiques (balaenoptera acutorostrata). Cette décision vient contredire les déclarations du président de Sea Shepherd Paul Watson qui avait clamé haut et fort que les baleiniers nippons serait incapables de chasser des cétacés tant que son navire serait dans leur sillage.
Face à la volonté des marins japonais de ne pas flêchir face aux actes terroristes de Sea Shepherd, Paul Watson semble avoir perdu toute raison et a commencé à employer des tactiques extrêmement dangereuses qui ont occasionné deux collisions entre son navire, le Steve Irwin et deux navires nippons, le Yûshinmaru No.2 et le Yûshinmaru No.3. Les vidéos rendues publiques par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR) montrent que ces collisions ont été délibérément provoquées par le navire de Sea Shepherd (voir ci-dessous) et en complète violation des règles de navigations internationales.
Vidéo 1 : Le Steve Irwin percute dangereusement le navire de recherche Yûshinmaru No.3 (vu depuis le Nisshinmaru)
Eu égard au risque croissant que les actions terroristes de Sea Shepherd puissent entraîner un accident mortel dans cette zone reculée du monde, le directeur de l'ICR Minoru Morimoto a appelé les gouvernements des Pays-Bas (sous le pavillon duquel le Steve Irwin navigue), de l'Australie (où se trouve le port d'attache du navire de Sea Shepherd) et de la Nouvelle Zélande (qui est responsable de la sécurité maritimes dans les eaux où se déroulent les incidents) à prendre leurs responsabilités pour que les actions terroristes et illégales de l'ONG cessent.
Rappelons que Sea Shepherd s'est vue retirer son statut d'observateur auprès de le Commission baleinière internationale (CBI) en 1986 du fait de ses méthodes violentes. De même, les pays membres de la CBI (dont font partie les trois pays cités ci-dessus) ont appelé l'ONG de Paul Watson à stopper ses actions dangereuses à l'encontre des navires japonais dans l'Océan austral lors d'une réunion intermédiaire en mars 2008.
Mise à jour (11 février 2008) :
L'Institut japonais de recherche sur les cétacés a rendu publique une nouvelle vidéo de l'une des collisions provoquées par le Steve Irwin tournée depuis la vigie en haut du mat du Yûshinmaru No.3. La voici :
Vidéo : Le Steve Irwin percute dangereusement le navire de recherche Yûshinmaru No.3 (vu depuis le mat du Yûshinmaru No.3)
Sea Shepherd a annoncé le 10 février que le Steve Irwin abandonnait sa poursuite de la flotte de recherche japonaise et rentrait vers le port de Hobart (Australie). Paul Watson invoque la crainte de voir son navire abordé par un bateau japonais qui aurait quitté Fiji au début du mois, mais il plus probable que la décision soit liée à la demande officielle faite par le Japon aux Pays-Bas de prendre des mesures pour prévenir davantage d'actions dangereuses à l'égard des navires japonais de la part des activistes de l'ONG anti-baleinière. Il est également probable que Sea Shepherd et Animal Planet aient considéré avoir suffisamment d'images pour la 2ème saison de "Whale Wars".
Crédits vidéo et photos : ICR...lire la suite>>
Libellés : désinformation, Sea Shepherd, vidéo
jeudi, janvier 22, 2009
Conférence de Morishita Jôji (Agence japonaise pour la pêche) - 20 janvier 2009
Tout comme il l'a fait le 2 juillet dernier, Morishita Jôji, négociateur de l'Agence japonaise pour la pêche et commissaire délégué du Japon à la CBI, a donné le 20 janvier 2009 une conférence de presse au Club des correspondants étrangers du Japon. Il y aborde principalement l'évolution des discussions internes à la Commission baleinière internationale pour résoudre l'opposition qui paralyse cet organisme depuis plusieurs années. Il explique notamment que dans le cas où les efforts conduits par l'actuel président de la Commission, l'Américain William Hogarth devaient échouer, une période de détente durant laquelle les réunions de la CBI seraient suspendues serait nécessaire. En voici l'enregistrement sonore (durée env. 68 minutes) :
(Source vidéo : JAN-JAN)
M. Morishita donne également quelques explications sur les discussions internationales sur la gestion des autres pêches avant de répondre aux questions de journalistes étrangers quant à divers sujets relatifs à la chasse à la baleine...lire la suite>>
Libellés : Commission baleinière internationale, geiron, vidéo
mercredi, décembre 31, 2008
Sea Shepherd attaque le Kaikô-maru
Le 26 décembre dernier, le bateau de Sea Shepherd, le Steve Irwin a découvert l'un des navires de la flotte japonaise de recherche sur les cétacés, le Kaikô-maru. Il s'en est suivi un harcèlement d'environ 3 heures lors duquel les activistes de l'ONG anti-baleinière ont lancé plus d'une vingtaine de flacons en verre contenant de l'acide butyrique et une substance bleue indélébile sur le Kaikô-maru. Le Steve Irwin a ensuite percuté le navire japonais comme le montre une vidéo rendue publique par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés.
La vidéo :
Paul Watson, le président de Sea Shepherd a déclaré que le Kaikô-maru aurait embouti le Steve Irwin, endommageant une partie de l'héliport situé à l'arrière de ce dernier, alors que de toute évidence, c'est la proue du Steve Irwin qui est entré en collision avec le flanc du bateau nippon. Une collision avait déjà eu lieu entre ces deux navires (le Steve Irwin s'appelait alors le Robert Hunter), le 12 février 2007. Sea Shepherd avait alors annoncé qu'elle avait agi pour protéger un groupe de baleine qui se situait près du Kaikô-maru. Rappelons que ce dernier est un navire d'observation qui n'est pas équipé de canon lance-harpon et ne constitue donc aucun danger pour les baleines.
La vidéo de Sea Shepherd montrant l'attaque du 26 décembre 2008 :
Les exactions de Sea Shepherd à l'encontre des navires japonais sont des actes de violence dont le but est d'intimider. Cela correspond tout à fait à la définition de terrorisme (Larousse).terrorisme (nom masculin) :
Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation ou un groupe d'individus, agissant pour son propre compte ou pour celui d'un État, en vue de créer un climat d'insécurité, d'exercer un chantage sur un gouvernement ou une organisation internationale, afin de satisfaire une haine à l'égard d'une communauté, d'un pays, d'un système.
L'ONG anti-baleinière n'a certes pas encore commis d'attentat ou de prise d'otage, ni même causé de blessures graves aux baleiniers, mais leurs actions ont le potentiel de provoquer de graves accidents face auxquels les équipages japonais sont forcés de prendre des mesures de précautions.
Pour avoir regardé les épisodes de la série "Whale Wars" de la chaîne Animal Planet, je pense même pouvoir affirmer que Paul Watson met sérieusement en danger la vie de son propre équipage qui manque d'expérience. Il ne reste plus qu'à espérer que rien de grave ne se passe dans la mer de Ross où se dirige la flotte japonaise et que les Pays-Bas, l'Australie et la Nouvelle Zélande prennent leur responsabilités et arrêtent les activistes de Sea Shepherd avant qu'ils ne commettent l'irréparable...lire la suite>>
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samedi, décembre 13, 2008
Des baleines, des hommes et la mer - 2
Il y a 6 mois, je vous avais proposé les deux premières partie d'un reportage réalisé par la télévision japonaise sur la dernière croisière commerciale de chasse à la baleine conduite par le Japon en Antarctique en 1986/87, avant l'entrée en vigueur du moratoire adopté par la CBI en 1982. Voici les parties 3 et 4 qui se concentrent plus sur l'organisation à bord du navire-usine et sur la vie des marins durant les 6 mois que durent les opérations en mer. La 1ère vidéo montre également des images du patrimoine baleinier du port d'Arikawa.
Les vidéos sont sous-titrées en anglais.
Des baleines, des hommes et la mer (3/7)
Des baleines, des hommes et la mer (4/7)
A suivre.....lire la suite>>
Libellés : histoire, traduction, vidéo
dimanche, novembre 16, 2008
Pourquoi Greenpeace ne va pas en Antarctique cette année ?
Après avoir évoqué Sea Shepherd et leur nouvelle campagne de pub sur la chaîne câble/satellite Animal Planet, passons à l'autre ONG qui envoie régulièrement un ou des navires dans l'Océan austral pour "sauver" les baleines : Greenpeace. La célèbre organisation écologique a récemment déclaré qu'elle n'enverrai pas de bateau pour s'opposer à la flotte de recherche japonaise. À vrai dire, cela ne m'étonne pas que Greenpeace se désiste. Je vais vous expliquer pourquoi.
Cette ONG est sans doute celle qui est la plus engagée contre la chasse à la baleine. Elle interpose ses zodiacs entre les baleines et les navires baleiniers depuis les années 1970. Elle a envoyé un ou deux de ses bateaux en Antarctique à 9 reprises depuis le début de la chasse scientifique conduite par le Japon dans cette partie du monde. Libre à chacun de croire qu'ils ont réussi à sauver la moindre baleine en prenant des photos d'eux devant les baleiniers nippons, mais force est de reconnaître que c'était la seule ONG pseudo-écologique à faire ça jusqu'en 2005, l'année où Sea Shepherd a envoyé l'un de ses navires dans l'Océan austral pour la première fois.
Paul Watson, le fondateur de cette dernière, est d'ailleurs un ancien membre de Greenpeace. Il en a été chassé à cause d'une divergence d'opinion quant aux méthodes à utiliser. Il trouvait Greenpeace trop "peace" à son goût. Sea Shepherd qu'il a fondé en 1977 est plus agressi... euh, violente. Greenpeace ne voulant pas entacher son image de pacifisme - ce qui n'est pas forcément la réalité -, ils ont refusé de coopérer avec Sea Shepherd dans leur traque des navires de recherche japonais en Antarctique. (Disons que c'est la position officielle.)
Comme il m'arrive de poster des commentaires sur les blogs de Greenpeace, j'ai eu l'occasion de remarquer que beaucoup de leurs sympathisants ne sont pas vraiment satisfaits que les "petits pois" refusent ne serait-ce que de donner à Sea Shepherd les coordonnées des navires japonais quand ils les ont. Certains ont même annoncé qu'ils arrêteraient de faire des dons à Greenpeace. Bien sûr, il est impossible de vérifier dans quelle mesure cela a affecté les finances de Greenpeace. On toutefois dire que l'entrée en scène de ce concurrent, déloyal puisqu'il n'hésite pas à utiliser des tactiques plus dangereuses et donc plus sensationnelles, gêne assurément Greenpeace.
En janvier dernier, lorsque deux activistes de Sea Shepherd ont abordé illégalement l'un des baleiniers japonais, le Yûshin-maru No.2, les médias occidentaux relataient ce fait quasiment tous les jours sans évoquer Greenpeace qui poursuivait le navire-usine Nisshin-maru. La présence empêchant les baleiniers de continuer leurs opérations, les activistes de Greenpeace n'ont pas pu prendre de photos d'eux-mêmes en train de "sauver" des baleines. Sea Shepherd a donc bouté Greenpeace hors de l'Antarctique.
Pour justifier leur future absence dans l'Océan austral, les porte-parole de Greenpeace expliquent qu'ils vont désormais concentrer leurs efforts sur leur campagne de sensibilisation de l'opinion publique japonaise. Je leur souhaite bien du courage. Ils partent avec un gros handicap : ils sont réussi à faire arrêter deux de leurs activistes nippons pour vol en essayant d'exposer un soi-disant trafic de viande de baleine. Je ne reviens pas sur les détails de cette affaire, vous pouvez lire mon opinion ici, ici et là.
Malgré l'évidence des délits commis (effraction et vol), Greenpeace continue de se présenter en victime d'un complot de "l'etablishment baleinier japonais" visé à les faire taire... Mais bien sûr ! Au Japon, on n'arrête pas les voleurs, sauf s'ils sont contre la chasse à la baleine ! Greenpeace va même jusqu'à citer un rapport du Comité des Nations Unies pour les Droits de l'homme. Le droit de voler des colis contenant de la viande de baleine est un droit inaliénable, qu'on se le dise ! Enfin, bref...
Greenpeace se vante donc de pouvoir influencer l'opinion publique japonaise pour lui faire comprendre le bien fondé de leur lutte contre la chasse à la baleine. Malheureusement, ici au Japon, la plupart des journaux ne se soucie pas d'eux. La seule exception est peut être le quotidien Asahi qui semble entretenir des relations étroites avec l'ONG, mais on est en droit de se demander de quelle source l'un de ses journalistes, Oyamada Kenji a tiré l'information selon laquelle le Japon réduirait son quota de chasse scientifique à 700 rorquals de Minke et 50 rorquals communs. Des porte-parole de l'Agence japonaise pour la pêche a d'ailleurs démenti cette info. Le quota sera comme prévu de 850 (+/-10%) rorquals de Minke antarctiques et 50 rorquals communs, comme prévu.
En fait, et pour résumer tout ce qui touche à cette ONG, Greenpeace n'a pas le moindre argument écologique valable contre les programmes de recherche japonais et la chasse à la baleine. Au lieu de ça ils déforment les traités et conventions internationaux en sachant éperdument que leurs sympathisants n'iront pas les lire, fabriquent des histoires et sont prêts à commettre des délits.
Le secrétaire général de Greenpeace Japan a publié un livre sur la chasse à la baleine l'année dernière. Il y écrit qu'il est grand temps pour l'ONG d'en finir avec ce sujet et de passer à autre chose. Je suis on ne peut plus d'accord avec lui et j'espère que la décision de ne pas envoyer l'Esperanza en Antarctique cette hiver en est un signe précurseur...lire la suite>>
Libellés : désinformation, petits pois, Revue de presse
dimanche, novembre 09, 2008
Les méthodes de recherche létales et non-létales des programmes scientifiques japonais sur les cétacés
Suite à celui qu'il avait publié en avril dans la rubrique "geiron-tôron" du site kujira portal site, le Professeur Ohsumi Seiji a écrit un nouvel article, cette fois-ci sur les méthodes de recherche dites létales et non-létales. Comme vous le savez, les opposants à la chasse à la baleine déclarent haut et fort que toute recherche sur les cétacés peut être conduite sans tuer d'animaux... mais ça ne les empêche pas de ne pas mettre en pratique leurs propres conseils, puisque ni l'Australie, ni les ONG comme Greenpeace ne conduisent de tels programmes (c'est-à-dire "non-létaux") en Antarctique. Pour mieux comprendre pourquoi, je vous propose une traduction de l'article du Professeur Ohsumi.
Les méthodes de recherche létales et non-létales des programmes scientifiques japonais sur les cétacés
Ohsumi Seiji (conseiller, Institut japonais de recherche sur les cétacés), 3 septembre 2008
Que ce soit au sein de la Commission baleinière internationale ou directement par le biais d’actions illégales tels que des actes de piraterie en mer ou le vol, les opposants à la chasse à la baleine utilisent ces derniers temps toute sorte de subterfuges pour mettre fin au programme de recherche scientifique sur les cétacés que le Japon conduit en Antarctique selon les termes de l’article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine. Parmi ceux-ci figure celui qui consiste à faire appel à un scientifique anti-chasse et à déclarer tapageusement que l’on “peut conduire la recherche sur les baleine sans les tuer.”
La recherche sur les baleines – qui ont pour particularités d’être parfaitement aquatiques, de vivre dans un environnement marin en trois dimensions, d’être colossales et de nager à grande vitesse – se compose de diverses méthodes mettant à profit ces spécificités. Il y a certes des informations qui peuvent être obtenues sans tuer de baleines (méthodes non-létales), mais ce que les opposants à la chasse à la baleine refusent de reconnaître, ou bien cachent intentionnellement, c’est que selon les données recherchées, il est parfois nécessaire de capturer des baleines (méthodes létales).
Parmi les méthodes de recherche qu’ils recommandent, on peut citer “l’observation”, “le marquage naturel (natural marking survey)”, “le traçage par satellite”, “l’utilisation d’enregistreurs (data logger)”, “l’échantillonnage acoustique”, “les prélèvements par biopsie” ou “l’analyse des matières fécales”. Toutefois, bien que ces méthodes soient applicables aux baleines d’un point de vue théorique, il faut bien comprendre que nombre d’entre elles sont en fait impossibles à mettre en œuvre pour diverses raisons telles que les spécificités des espèces ciblées, les objectifs de recherche, les conditions géographiques et climatiques des zones de recherche, la disponibilité de navires, de personnel navigant et de chercheurs adéquats, ou encore celle des frais de recherche nécessaires.
Ce n’est pas pour autant que le Japon écarte toute méthode de recherche non-létale dans les deux programmes scientifiques qu’il conduit actuellement sur les cétacés en Antarctique et dans le Pacifique nord-ouest. Il emploie en fait des méthodes létales et non-létales, associant les points forts de celles les plus adéquates pour atteindre efficacement les objectifs de recherche.
La recherche japonaise sur les baleines consistant à repérer et à capturer de manière aléatoire des individus des espèces ciblées, le long d’une trajectoire déterminée dans la zone de recherche, la méthode non-létale qu’est “l’observation” en est la base. Les données précises obtenues sur le long terme grâce à “l’observation” aident grandement à suivre les changements au sein des populations des différentes espèces de cétacés et à mieux comprendre les relations entre ces dernières.
Cependant, “l’observation” a ses points faibles, ne permettant que de connaître la répartition et l’environnement de chaque espèce, mais pas la constitution biologique interne de ces animaux. Par ailleurs, la détermination de l’espèce et du nombre d’individus composant les groupes de cétacés découverts en mer nécessite de s’en approcher. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des navires de recherche adaptés à “l’observation” et de faire suivre un long entraînement aux chercheurs. Il se trouve que les baleiniers sont le type de navire le plus adéquat et que seule la chasse scientifique permet de préserver ces bateaux et leur équipage. Il faut également savoir que le programme de recherche non-létal IDCR/SOWER, conduit dans l’Océan austral sous l’égide du comité scientifique de la CBI, est rendu possible parce que le Japon met à disposition à chaque fois un excellent navire baleinier et un personnel compétent, formé grâce à la chasse scientifique.
“le marquage naturel (natural marking survey)” est une méthode utilisant des procédés comme la photographie et consistant à suivre de manière temporelle des individus identifiés grâce à des caractéristiques tels que des formes ou des couleurs spécifiques à une espèce.
Cette méthode n’est toutefois efficace que dans le cas d’espèces de cétacés dont les particularités individuelles de forme et de couleurs sont notable, les mouvements lents et migrant tous les ans vers des zones réduites près des côtes comme les baleines à bosse, ou celles, comme la baleine grise, dont le nombre est bas. Elle est par contre difficile à appliquer et peu efficiente dans le cas de baleines qui ne présentent pas de distinctions nettes entre individus au niveau de la morphologie, qui se déplacent prestement, qui vivent dans de vastes aires et dont les populations sont importantes telles que les rorquals de Minke ou les rorquals communs. Pour ces raisons, “le marquage naturel” n’apporte que peu de résultats vis-à-vis de ces espèces rapides dans les pays qui ne disposent pas de navires baleiniers capables de s’en approcher.
Les programmes de recherche japonais incluent également “le marquage naturel”, lorsque des individus de certaines espèces sont découverts au cours de “l’observation”, et les informations ainsi obtenues sont exploitées en coopération avec des scientifiques d’autres pays qui étudient les mêmes animaux dans des zones différentes, et contribuent au développement des connaissances sur les routes migratoires et les stocks.
“Le traçage par satellite”, qui consiste à suivre les mouvements d’animaux depuis l’espace, est d’un point de vue théorique un moyen efficace pour connaître sur le long terme les routes migratoires des cétacés et étudier les zones de reproduction où la recherche ne peut être conduite.
Des essais pour développer une technologie fiable de traçage par satellite ont été conduits pendant de nombres années au cours des programmes de recherche japonais, et ils ont récemment permis d’obtenir des résultats intéressants. Le fait qu’aucun pays appelant à l’utilisation exclusive de moyens de recherche non-léthaux n’emploie cette méthodes pour étudier les mêmes espèces baleinières que le Japon dans des zones aussi vastes que l’Océan austral est dû à des problèmes technologiques et pratiques dans leur maîtrise du traçage par satellite.
“L’utilisation d’enregistreurs (data logger)” est très utile pour étudier le comportement quotidien dans l’eau des baleines tels que leur alimentation, et c’est à mon avis une méthode de recherche non-létale qui mérite d’être développée davantage. Malheureusement, elle n’a pas pu être mise en œuvre jusqu’à présent dans les programmes scientifiques japonais.
“L’utilisation d’enregistreurs (data logger)” est actuellement utilisée dans l’étude des odontocètes, au Japon et dans d’autres pays, mais cette technologie n’est pas encore au point pour ce qui est des baleinoptères. En outre, la mise en place de ces appareils nécessite des navires de recherche rapides et maniables permettant de s’approcher des baleines tels que les baleiniers.
“L’échantillonage accoustique” offre l’avantage d’être possible de nuit et par mauvais temps, contrairement à “l’observation”. Il permet d’évaluer le nombre d’animaux et de suivre des individus grâce au son. C’est une méthode qui a de l’avenir au niveau des applications et qui est testée dans le cadre du programme SOWER auquel le Japon participe, mais elle n’est pas encore utilisable.
“La biopsie”, qui consiste à récupérer des morceaux de peau détachés naturellement ou à en prélever à l’aide de fusils ou d’arbalètes pour analyser l’ADN et les hormones des baleines, est une méthode de recherche non-létale vivement recommandée par les opposants à la chasse à la baleine.
Elle est utilisée dans le cadre des programmes de recherche japonais pour des espèces de cétacés comme la baleine franche ou la baleine à bosse, mais son application à d’autres telles que le rorqual de Minke ou le rorqual boréal est difficile. Cela est dû au fait que ces baleines se déplacent vite et que, même avec un navire baleinier, il est peu aisé de s’en approcher suffisamment pour les atteindre avec un fusil hypodermique en haute-mer.
“L’analyse des matières fécales” est une autre méthode non-létale qui revient souvent dans les discours anti-baleiniers ces derniers temps.
Le point faible de cette méthode est que même en temps normal, les matières fécales des baleines sont dans un état diarrhéique et qu’elles se désagrègent aussitôt dans l’eau. Par ailleurs, les cétacés ne déféquant pas tout le temps et pas toujours lorsqu’ils font surface, il faudrait suivre la même baleine pendant longtemps sans savoir quand elle évacuerait des matières fécales. En plus, cette méthode ne permet pas de savoir la composition, la quantité et les périodes d’alimentation des cétacés, contrairement à la capture d’animaux.
Un autre défaut des méthodes non-létales est qu’elles nécessiteraient d’importants fonds pour la recherché et le maintien des navires ainsi que pour rassembler un personnel expérimenté afin de pouvoir fournir des informations du même niveau que celles des programmes scientifiques que le Japon conduit actuellement.
À cela s’ajoute le fait que les méthodes non-létales ont un coût non compensable et ne peuvent pas produire des biens profitant au bien-être des gens comme le fait la chasse scientifique. Nombreuses d’entre elles comme la biopsie peuvent également se révéler traumatisantes mentalement et physiquement pour les baleines du fait qu’il faille les suivre durant de longues périodes de temps.
Pour ces raisons, aucun des pays s’opposant au programmes scientifiques japonais n’ont obtenus de résultats de la même qualité en conduisant uniquement une recherche non-létale. Cela montre clairement à quel point ce qu’ils recomandent n’est pas réalisable.
Plutôt que d’envoyer des bateaux jusqu’en Antarctique et d’agir de façon inutile et lâche, n’apportant rien à la science en commettant des actes terroristes pour entraver la recherche, les organisations anti-baleinières gagneraient l’estime de tout le monde, dont la nôtre, si elles apportaient quelques résultats en mettant en œuvre les méthodes non-létales qu’elles professent.
Le commissaire de l’Australie aurait proposé lors de la 60e réunion plénière de la Commission baleinière internationale qui s’est tenue cette année, de conduire un programme de recherche non-létal indépendant du SOWER en Antarctique, mais aucun plan de recherche précis n’a été proposé au comité scientifique et discuté. Bien que je n’en connaisse pas le détail, j’aimerais en savoir plus sur ce programme s’il ne devait pas être qu’une proposition et être mis en œuvre.
Il va s’en dire que nous reconnaissons l’importance de la recherche non-létale dans l’étude des cétacés, et que nos programmes contribuent également à développer ces technologies. Et il est certain que cela n’est en fait possible qu’en conduisant parallèlement la chasse scientifique et que les méthodes non-létales seules ne permettraient pas d’obtenir le genre de données et d’échantillons que nous désirons pour notre recherche.
À partir du corps de baleines capturées dans le cadre de la chasse scientifique, il nous est possible de faire facilement des mesures et des prélèvements de plus de 100 sortes comme le sexe, la taille et le poids, ceux des différents organes, les organes sexuels et des fœtus ou le contenu des estomacs. La plupart de ces derniers ne seraient pas possibles avec des méthodes non-létales. Par ailleurs, comme le précisent les termes du paragraphe 2 de l’article 8 de la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, les produits obtenus à partir des carcasses des baleines après leur étude sont revendus selon les directives du gouvernement japonais, servant pour l’alimentation humaine et permettant de couvrir une partie des 7 milliards de Yen (environ 600 millions d’Euros) que coûtent ces programmes de recherche.
Les objectifs des programmes de recherché japonais sur les cétacés sont avant tout de (1) contribuer au développement de la science en obtenant les données nécessaires à la mise en place d’une chasse baleinière durable, de (2) faire progresser les méthodes de recherche sur les populations de baleines dans le cadre du moratoire sur la chasse commerciale, de (3) non seulement préserver, mais aussi améliorer les techniques de chasse à la baleine en vue de sa reprise, d’ (4) assurer les navires, installations et personnels nécessaires aux opérations baleinières et (5) de préserver, promouvoir et répandre la consommation de viande de baleine en préparation d’une probable future crise alimentaire. Ils jouent donc un important rôle scientifique et social...lire la suite>>