jeudi, mai 24, 2007

Préliminaires à la 59e réunion plénière de la Commission baleinière internationale

La Commission baleinière internationale (CBI) va se réunir à partir du 28 mai prochain à Anchorage en Alaska. Bien que les medias n'aient pas accès aux debats, il est possible de les suivre en direct sur internet grâce au site "Kujira portal site" (en anglais/francais/japonais en fonction de la langue des représentants des pays membres). L'année dernière, j'avais ecouté avec intérêt les discussions et je me souviens encore de la mauvaise foi de certaines délégations, notamment de Monaco et du Brésil.

Il y a environ deux semaines, les quelques 200 membres du comité scientifique de la CBI se sont réunis pour discuter de divers sujets relatifs aux cétacés pendant une quinzaine de jours. Ils doivent donner un compte-rendu de ces discussions lors de la réunion plénière. Cet événement a été rapporté dans la presse, et en particulier dans un article de Libération en date du 9 mai. Le titre de cet article fait référence à un "comité contre la chasse commerciale", mais il est improbable qu'il s'agisse du comité scientifique de la CBI puisqu'il n'a pas vocation à prendre position pour ou contre la chasse commerciale. Sans doute l'auteur, Denis Delbecq, s'est-il emmêlé les pinceaux en écrivant sur un sujet qu'il ne maîtrise visiblement pas.

La réunion de l'année dernière ayant été marqué par l'adoption d'une résolution appelée "Déclaration de St Kitts et Nevis" et soulignant entre autres choses, que le moratoire adopté en 1982 n'était plus nécessaire, le camp des opposants à la chasse baleinière, notamment la Grande Bretagne a fait du "recruiting" pour gonfler ses rangs. Ainsi, la Croatie, Chypre, l'Equateur et la Grèce ont rejoint la CBI qui compte désormais 75 pays membres. Cela signifie que les opposants à la chasse à la baleine ont décidé de poursuivre leur politique d'affrontement et de blocage de la CBI malgré les efforts fournis par le Japon pour trouver une solution consensuelle.

Dans le même temps, les ONG anti-chasse telles que Greenpeace et l'IFAW ont lancé leurs campagnes de désinformation. On pouvait par exemple lire dans les médias anglophones que le Japon chercherait à coup sûr d'utiliser le vote sur les quotas de chasse aborigène de subsistence des Inuïts d'Alaska pour faire autoriser la capture de rorquals de Minke dans quatre communautés baleinières nippones. Si certes, le Japon a tenté de dénoncer les doubles critères employés par les Etats-Unis sur la question de la chasse à la baleine en bloquant le vote des quotas de chasse des Inuits d'Alaska lors de la session plénière de 2002 (ils avaient ensuite été adoptés lors d'une réunion spéciale fin 2002), les porte-parole de l'Agence aux pêches japonaise ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne recommenceraient pas.

Récemment, Greenpeace a exposé devant la Porte de Brandebourg à Berlin, les cadavres de 17 cétacés victimes des activités humaines (filets de pêche, collisions avec des bateaux, etc.) en Europe pour souligner l'importance de protéger les baleines contre ... la chasse. Malheureusement, bien plus que la chasse, ce sont bien les activités maritimes des hommes qui menacent le plus ces animaux. Une espèce comme la baleine franche en Atlantique nord reste dans une situation critique, malgré le fait qu'elle soit protégée contre la chasse depuis 70 ans, et ce du fait des filets de pêches et des collisions avec des navires. La motivation de Greenpeace se trouve sans doute plus au niveau du porte-monnaie que de la sensibilisation de l'opinion publique sur les véritables problèmes.

En Australie, le parti travailliste a annoncé qu'il enverrait des navires de la marine nationale pour surveiller et stopper les activités "illégales" de chasse à la baleine japonaise en Antarctique en cas de victoire électorale. Ce pays ayant établi un sanctuaire baleinier dans sa zone d'exclusivité économique en 1999, certains politiciens australiens considèrent que cette zone s'étend aux eaux se trouvant au large du territoire que l'Australie revendique sur le continent antarctique. Malheureusement, le Traité sur l'Antarctique de 1961 non seulement gèle les revendications territoriales mais fait également de cette zone une région démilitarisée. L'Australie étant dans une année électorale, cette déclaration n'avait probablement pour objectif que de séduire les plus crédules.

La propagande anti-baleinière et la désinformation devraient battre leur plein dans les jours qui viennent.

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