mardi, janvier 01, 2008

Le Japon suspend la capture des baleines à bosse

Tout d'abord, je tiens à souhaiter une très bonne et heureuse année 2008 à tous mes lecteurs. C'est la troisième année pour ce blog et j'espère pouvoir continuer d'y apporter des informations sur l'histoire de la chasse à la baleine au Japon et sur les coutumes héritées de cette pratique dans l'archipel, tout en commentant l'actualité baleinière.

Pour l'instant, je tiens à faire à le tour des événements qui se sont déroulés récemment quant à la 3e campagne du programme de recherche japonais sur les cétacés en Antarctique (JARPA2).

Le départ des navires s'est fait les 14 et 18 novembre derniers depuis les ports de Shiogama et de Shiminoseki. La flotte est composées de 6 bateaux : un navire-usine (Nisshin-maru), trois baleiniers (Yûshin-maru 1, 2 et 3) et navires d'observation (Kyôshin-maru 2 et Kaikô-maru).
Le programme JARPA2 a pour objectifs (1) le monitorage de l'écosystème de l'Antarctique, (2) la construction d'un modèle de concurrence entre espèces de cétacés (3) l'élucidation des changements spatio-temporels dans la structure des populations et (4) l'amélioration de la procédure de gestion des populations de rorquals de Minke antarctiques (balaenoptera bonaerensis).
Outre la capture de 850 (+/- 10%) rorquals de Minke antarctiques, 50 rorquals communs et 50 baleines à bosse, ce programme prévoit également la collecte de données par le biais de méthodes dites non-létales telles que l'observation des baleines ou les prélévements par biopsie. Le retour de la flotte au Japon est prévu à la mi-avril.

En fait, le Japon a récémment suspendu la capture de 50 baleines à bosse dans le cadre du programme JARPA2. Contrairement à ce qui a pu être annoncé dans les médias occidentaux ou par des ONG opposées à la chasse baleinière, cette décision du Japon n'est pas due aux protestations des pays anti-chasse comme l'Australie, mais le résultats de négociations entre le président actuel de la CBI, l'Américain William Hogarth et l'Agence japonaise pour les pêches. M. Hogarth aurait demandé au Japon de ne pas prélever de baleines à bosse durant les une ou deux années qui viennent et durant lesquelles il va s'efforcer de normaliser la CBI et de la ramener à son mandat qui est "de permettre la conservation des cétacés pour rendre possible le développement ordonné de l'industrie baleinière". Des discussions à ce sujet doivent avoir lieu en mars prochain à Londres.

Le gouvernement australien a envoyé un navire des douanes, l'Oceanic Viking, dans l'océan Austral pour monitorer les activités de la flotte japonaise. De même, un Airbus A319 de la Division de recherche sur l'Antarctique pourrait surveiller les navires nippons depuis le ciel afin de mettre la pression sur le Japon pour qu'il abandonne son programme de recherche sur les cétacés en Antarctique. Le gouvernement australien a cependant refusé de dire si l'Oceanic Viking ou l'A319 étaient entrés en contact avec les bateaux japonais.

Récemment, un écologiste australien renommé, le Professeur Tim Flannery de l'Australian Museum de Sydney aurait déclaré que la capture de 935 rorquals de Minke antarctiques par le Japon ne devrait pas poser de problème pour cette population de cétacés. Tim Flannery, élu Australien de l'année 2007 et scientifique émérite, aurait ajouté qu'il y avait de bien plus importants problèmes que celui de la chasse des rorquals de Minke par les Japonais. Cette déclaration semble faire du remou parmi les opposants à la chasse à la baleine.

Mise à jour (2 janvier 2008) :
J'ai trouvé des informations complémentaires sur Tim Flannery. En 2003, il aurait publié un article intitulé Beautiful Lies - Population and Environment in Australia pour la revue Quaterly Essay. Dans cet article, Flannery critique le mouvement anti-chasse à la baleine, estimant que ce dernier "bloque la développement d'une industrie durable basée sur la chasse des baleines et donc la bonne gestion de ressources marines".
Il ajoute que selon lui, "les Japonais ont raison et qu'ils essayent en fait de créer une industrie baleinière durable".

En avril 2003, lors d'une interview pour la station de radio australienne ABC, il aurait également souligné : "la question d'arrêter la chasse à la baleine n'a plus réellement de fondements écologiques actuellement. Les gens investissent beaucoup de temps et d'énergie à protéger les baleines contre la chasse, ce qui n'a quasiment aucun retour sur le plan de l'environnement."

Mise à jour (4 janvier 2008) :
Il semble que le navire des douanes et l'avion que le gouvernement avait annoncé vouloir envoyer en Antarctique pour surveiller les activités de la flotte baleinière japonaise, ne soient pas encore partis si l'on en croit cette article d'un quotidien australien. Apparemment, l'Airbus A-319 a besoin d'une autorisation de la CASA (Civil Aviation Safety Authority) pour effectuer des vols de surveillance. L'Oceanic Viking ne partira probablement pas tant que la flotte japonaise n'aura pas été localisée par l'avion.

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