vendredi, novembre 18, 2005

Greenpeace s'en va-t'en guerre...

L'ONG Greenpeace a publié vendredi 18 novembre 2005 un communiqué de presse pour annoncer le lancement ce week-end d’une campagne de protestation contre la chasse à la baleine scientifique japonaise en Antarctique. L’expédition qui se compose de deux navires, prévoit le harcèlement de la flotte baleinière nipponne qui a quitté le port de Shimonoseki le 8 novembre dernier.

L’argent nécessaire à ce genre de campagne dangereuse et inutile ne serait-il pas mieux employé autrement ? Par exemple, les ONG anti-chasse telles que Greenpeace, IFAW et autres Sea Shepherd pourraient s’allier afin d’essayer de démontrer que des techniques dites "non létales" permettraient d’obtenir les mêmes résultats que ceux de la chasse scientifique japonaise... Ces résultats risqueraient toutefois d’apporter la preuve que les populations de rorquals de Minke antarctique (Balaenoptera bonaerensis) se portent bien et qu’une chasse commerciale limitée de cette espèce pourrait être de nouveau autorisée.

Ces organisations oublient généralement de préciser que l’interdiction de la chasse à la baleine (le fameux "moratoire") a été adopté en 1982 par la Commission baleinière internationale
(CBI) sous prétexte que l’on ne disposait pas alors de "données suffisament sûres" quant aux populations de cétacés. Cependant, les espèces de baleines jugées comme étant menacées faisaient déjà l’objet d’une protection à cette époque. Par exemple, les baleines bleues ont été protégées dans les années 1960.

On peut ajouter le fait que le comité scientifique de la CBI ne jugeait pas cette mesure nécessaire. De ce fait, en plus d’être inutile, cette proposition d’interdiction de la chasse à la baleine était en violation de l’article V paragraphe 2 point (b) de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine qui précise que tout amendement relatif à la gestion de la chasse doit être basé sur un avis scientifique.

La nécessité de poursuivre le moratoire devait être réexaminée en 1990 sur la base de l’analyse des résultats de programmes scientifiques internationaux en Antarctique par le comité scientifique de la CBI, mais les opposants à la chasse à la baleine, disposant alors d’une majorité des 3/4 au sein de la CBI, ont décidé d’ignorer ces résultats et de prolonger l’interdiction ad eternam.

J’essaierai une autre fois de revenir sur les circonstances dans lesquelles le moratoire a été adopté par la CBI en 1982. Pour plus de détail sur la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, je vous invite à visiter le site de la CBI.

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