dimanche, décembre 04, 2005

L'adoption du moratoire

Revenons sur les circonstances dans lesquelles le moratoire sur la chasse à la baleine a été adopté par la Commission baleinière internationale en 1982. Avant tout, il faut savoir que les pays membres de la CBI, à sa création en 1948, étaient au nombre de douze et pratiquaient tous la chasse à la baleine. C'est la raison pour laquelle la gestion de la chasse a été fortement influencée par les intérêts de l’industrie baleinière mondiale au sacrifice de la conservation des cétacés jusqu’en 1972.

Le nombre de ces pays membres est resté relativement stable, entre douze et seize, de 1949 à 1978. Cependant, entre 1978 et 1982, il est brutalement passé de seize à trente-neuf. La majorité des pays qui ont rejoint la CBI durant ces quatre années n’a jamais pratiqué la chasse baleinière. Certains comme Antigua ou Sainte Lucie, sont des micro-Etats que les ONG anti-chasse auraient "recrutés". En effet, Greenpeace et d'autres organisations auraient payé les frais d’adhésion et de déplacement de ces pays, et placé à la tête de leurs délégations des sympathisants tels que le Colombien Francisco Palacio pour Sainte Lucie ou le Français Jean-Paul Fortom-Gouin pour Panama. Le but de cette opération de recrutement est simple : obtenir les trois quarts des votes nécessaires à l’adoption du moratoire sur la chasse à la baleine.

L’objectif sera rempli en 1982, malgré l’avis défavorable du comité scientifique de la CBI. Cependant, comme le prévoit l’article V de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse baleinière, la Norvège, le Japon, l’URSS et le Pérou feront objection à cette décision, la rendant ineffective pour leurs ressortissants. Les Etats-Unis d’Amérique vont alors faire pression sur le Japon pour qu’il retire son objection et accepte le moratoire. Cela va se faire grâce à deux amendements appelés "Pelly" et "Packwood-Magnusson", qui prévoient respectivement des sanctions commerciales et une annulation progressive sur deux ans des quotas de pêche alloués aux pêcheurs japonais dans la zone d’exclusivité économique américaine. Cette menace va forcer le Japon à accepter l’accord Murazumi-Baldridge en novembre 1984 et ainsi retirer son objection.

On peut donc constater que le camp anti-chasse a utilisé divers subterfuges pour arriver à ses fins : "achat de votes", pressions économiques...

Aucun commentaire: