mardi, mars 27, 2007

Fête Haraso dans le port de Kajika

Le 15 janvier dernier, s'est tenu dans le port de Kajika (ville d'Owase, département de Mie) la fête Haraso ハラソ祭り. N'ayant pas le don d'ubiquité (j'étais à Arikawa, ce jour-là), je n'ai pas pu m'y rendre, mais je vais tout de même faire une petite présentation de cette fête.

Haraso serait le cri que les kako (rameurs) entonnent lorsque le hadashi (=hazashi, harponneur) lance son harpon. Tout comme pour de nombreux villages situés sur la côte est de la péninsule de Kii, la chasse à la baleine était pratiquée à Kajika par un kujiragumi durant la période d'Edo. Cette fête est directement héritée de cette ancienne tradition.

Le matin du 15 janvier, un office funéraire dédié aux baleines est organisé au temple Jizôji 地蔵寺, à partir de 10 heures. Lorsque cet office est terminé, de jeunes gens originaires de ce port montent à bord d'une embarcation à rames appelée haraso-bune ハラソ船 et se rendent au sanctuaire Asuka-jinja 飛鳥神社 dans le port voisin de Sone. Ils sont maquillés et vêtus de vestes (juban 襦袢) colorées. L'un d'entre eux se voit confier le rôle de hadashi. A deux reprises, il lance un harpon vers le ciel pour s'exercer, avant de répéter ce geste devant le sanctuaire Asuka-jinja.

Le bateau retourne ensuite vers le port de Kajika. Là aussi, le même rituel symbolisant le harponnage d'une baleine est pratiqué, d'abord devant le lieu appelé Kujira-ishi 鯨石 où les baleines étaient autrefois dépecées, puis en divers endroits du port : sanctuaires, maison du représentant du quartier, etc.
Tout en lançant le harpon, le hadashi danse à la proue de l'embarcation dans un style qui rappelle un peu le jeu des acteurs de théâtre kabuki. De même, les rameurs se baissent et lèvent de temps en temps leurs rames pour symboliser une grosse vague provoquée par une baleine qui se débat.

Cette fête qui a pour but de favoriser une bonne saison de pêche, est l'une des rares occasions permettant de contempler les techniques anciennes de harponnage et de navigation des kujiragumi.

Crédit photo : Yomiuri Shinbun.

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